Jean-François Copé déplore que les Français soient "plus exigeants" avec lui qu’avec Nicolas Sarkozy "sur la question des affaires"

Publié à 07h16, le 14 novembre 2016 , Modifié à 08h49, le 14 novembre 2016

Jean-François Copé déplore que les Français soient "plus exigeants" avec lui qu’avec Nicolas Sarkozy "sur la question des affaires"
© AFP PHOTO / ERIC FEFERBERG / POOL / AFP

JE SUIS DANS MA JALOUSIE, IL EST DANS SON JACUZZI - Tout au long de la campagne de cette primaire de la droite, Jean-François Copé n’aura pas réussi à "décoller dans les sondages", comme il le regrette ce lundi 14 novembre dans une interview au Figaro . Ce mini score de tantôt 1, tantôt 2 % fait l’objet de blagues régulières de la part du candidat lui-même. Auprès du quotidien, il se fait plus sérieux et aborde l’épineuse question des affaires.

Car oui, selon le député-maire de Meaux, c’est à cause de son implication dans l’affaire Bygmalion et une différence de traitement par rapport à Nicolas Sarkozy qu’il n’est crédité que d’un seul petit pour cent au premier tour du scrutin des 20 et 27 novembre. Il dit :

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Les Français sont manifestement plus exigeants vis-à-vis de moi qu'ils ne le sont vis-à-vis de Nicolas Sarkozy sur la question des affaires. D'une certaine façon, cela m'engage et je le prends pour un compliment ! Après avoir été mis hors de cause dans l'affaire des comptes de la campagne présidentielle, il m'a fallu du temps pour me faire entendre à nouveau des Français. Même un peu trop, compte tenu du calendrier de la primaire. De plus, je pense que François Fillon et moi avons payé notre querelle de 2012. S'il avait accepté la main que je lui ai tendue pour nous réconcilier depuis, il en aurait sans doute aussi bénéficié en termes d'image.

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D'aucuns pourraient objecter à Jean-François Copé que François Fillon, contrairement à lui, décolle effectivement dans les sondages. Le député de Paris, pressenti pour être le troisième homme de la primaire, pourrait même créer la surprise et se qualifier pour le second tour.

Mais revenons-en aux affaires : car hormis François Fillon, qui a attaqué Nicolas Sarkozy sur sa mise en examen , "Jeff" est le seul candidat à parler régulièrement des affaires qui entourent l’ancien chef de l’État. Lui-même "traîné dans la boue", poussé à la démission de la présidence de l’UMP, puis finalement mis hors de cause dans l’affaire Bygmalion, Jean-François Copé répète, y compris en version simplifié à des ados dans une voiture , que cette affaire est celle des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy et pas la sienne.

Le chantre de la droite décomplexée croit aussi dur comme fer - même s’il n’a pas de preuve - au financement (présumé) de la campagne de 2007 par Mouammar Kadhafi. Selon Mediapart , la justice a récupéré le carnet d’un ancien ministre du "guide" libyen où étaient consignés des versements au profit de Nicolas Sarkozy. "Celui qui fait office d’agent libyen en 2012, c’est l’UMP" , avait-il affirmé auprès du Monde.

D’ailleurs, pour Jean-François Copé, la raison principale de la candidature de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, c’est la volonté d’échapper à la justice grâce à l’immunité présidentielle.

L’ex-Président est impliqué, de près ou de loin, dans une dizaine d’affaires judiciaires ces dernières années, mais n’a pour l’heure jamais été condamné. Mais il est toujours doublement mis en examen dans l’affaire Bygmalion et celle des écoutes. Il a très peu de chances d’être jugé avant l’élection présidentielle de 2017 .







[BONUS TRACK]

Jean-François Copé n'hésite pas à dresser un bilan lucide (ou terrible ) du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Mais avant de le faire, il a laissé passer du temps après la défaite présidentielle de 2012. Pas comme certains qui ont "dépecé" les années Sarkozy. Et deux de ces *certains* font aujourd'hui partie de la garde rapprochée de l'ancien Président. Et le député-maire de Meaux se fait un malin plaisir de citer leurs noms, Laurent Wauquiez, président par intérim des Républicains, et François Baroin, qui devrait récupérer Matignon en cas de victoire de Nicolas Sarkozy en 2017 :

 

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Au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy, je ne voulais pas cautionner la tentative de mise à mort qui était organisée par ceux qui avaient été ses plus proches. À l'époque, François Fillon, Laurent Wauquiez, François Baroin et quelques autres se mobilisaient pour dépecer ce quinquennat dont ils avaient été les piliers. Je trouvais que ce n'était pas convenable.

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