#RAFFARINADE - Face à la droite décomplexée, Jean-Pierre Raffarin est favorable à "la droite complexe". L'ancien Premier ministre l'affirme dans le talk Orange-Le Figaro ce lundi 4 novembre et fait ainsi un clin d'oeil à la droite voulue par Jean-François Copé.
Pour lui, face à la montée de l'extrême droite et à la recomposition du centre, "l'UMP doit donner plus de place à son message humaniste".
Et par une formule dont il a le secret, Jean-Pierre Raffarin revisite la droite "décomplexée" de Jean-François Copé, que le président de l'UMP avait défini dans un livre , pour exprimer sa volonté de voir une droite rassemblant différents courants :
"On parle parfois d'une droite décomplexée, moi je suis pour une droite complexe. C'est à dire une droite qui rassemble différentes sensibilités. Moi j'incarne cette tendance humaniste, qui n'a pas le centre comme adversaire.
"
Au passage, il égratigne aussi l'ancien président de la République en soulignant sa vision "trop solitaire" du pouvoir.
Jean-Pierre Raffarin assure faire partie de ceux qui ne craignent pas le rapprochement entre François Bayrou et Jean-Louis Borloo. Il voit cela comme "une bonne nouvelle" et appelle son propre parti à la modération.
"Toute idée de fondation de l'UMP c'est de rassembler la droite et le centre pour être devant le Front national. Pour moi, il est clair : que le centre se rassemble, c'est une bonne nouvelle. Dans un pays de tension, assez brutal, qu'il y ait de la tempérance et de la modération, c'est une bonne nouvelle.
"
La veille, le Journal du dimanche indiquait que Nicolas Sarkozy et certains de ses proches ne voyaient pas cela d'un bon oeil. L'ancien chef de l'Etat lachant même devant des parlementaires : "Il faut que le centre reste dans la famille. Si les centristes s’en vont, on ne sera pas au second tour en 2017."
[BONUS-TRACK]
Jean-Pierre Raffarin a eu un mot pour le président du Conseil économique, social et environnemental, Jean-Paul Delevoye, son ancien ministre. Ce dernier va quitter son parti, l'UMP , à la suite de sa décision de soutenir un député socialiste à sa succession à la mairie de Bapaume.
L'ancien Premier ministre a, pour l'occasion, remis en question l'indépendance du CESE, dont il dénonce "une forme de docilité gouvernementale" qu'il avait perçu lors des débats sur le mariage des homos.
"J'étais inquiet quand j'avais vu que le CESE n'avait pas voulu se déclarer compétent le moment venu sur l'affaire du mariage gay, et donc j'avais trouvé qu'il y avait une forme de docilité gouvernementale. J'espère que les choses ne sont pas liées.
Je souhaite que le CESE soit cet espace de liberté dont le pays a besoin.
Si le gouvernement consulte plus le CESE, y compris sur les questions d'intérêt régionales on aurait pas ces tensions comme en Bretagne.
"