Kwassa-kwassa : Wallerand de Saint Just (FN) persuadé qu’il serait "en prison pour longtemps" à la place de Macron

Publié à 12h09, le 07 juin 2017 , Modifié à 12h35, le 07 juin 2017

Kwassa-kwassa : Wallerand de Saint Just (FN) persuadé qu’il serait "en prison pour longtemps" à la place de Macron
© AFP

Le Front national suit tranquillement l’adage selon lequel la meilleure défense, c’est l’attaque. Après les révélations de BuzzFeed News sur des propos et approbations de propos racistes, antisémites et homophobes sur les comptes Facebook et/ou Twitter de 97 candidats investis par le FN, le parti de Marine Le Pen organise sa défense en suggérant *subtilement* de regarder ailleurs.

Après Nicolas Bay et David Rachline mardi, c’est au tour de Wallerand de Saint Just, mercredi 7 juin sur France bleu Paris, de détourner l’attention, non pas sur des candidats aux législatives investis par d’autres partis, mais sur Emmanuel Macron et sa très mauvaise blague sur le "kwassa-kwassa" qui "amène du Comorien" . Le trésorier du FN se pose en victime, assurant à tort que le pure-player n’enquête que sur son parti. Le candidat aux législatives dans la 13e circonscription de Paris dénonce un deux poids, deux mesures :

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- Wallerand de Saint Just : Y’en a un qu’il faudrait qu’on sanctionne véritablement, c’est monsieur Macron, président de la République, parce que, sa phrase raciste 'Les bateaux apportent du Comorien', personne ne dit rien. Bien. C’est comme les soupçons de corruption ! Monsieur Richard Ferrand…



- Journaliste : Vous ne pouvez pas dire que personne ne dit rien, il a eu polémique…



- Wallerand de Saint Just : Non, non, non. Ça devrait aller beaucoup plus loin. Il n’est pas concevable qu’un président de la République s’exprime ainsi. Les bateaux n’apportent pas de la pêche, ils apportent 'du Comorien'. Si c’était moi qui avais dit ça, je serais en prison depuis longtemps et pour longtemps.

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Wallerand de Saint Just n'exagèrerait-il pas *un tout petit peu* quant à la peine qu’il aurait encourue ?

D'abord, analysons l'antériorité : sauf à être condamné avant d’avoir tenu des propos qu’il juge "racistes", il n’aurait pas pu être en prison "depuis longtemps" pour une blague formulée il y a six jours (sans compter que cela impliquerait un jugement express).

Pourrait-il l’être "pour longtemps" ? La peine encourue pour injure raciste (ce que Wallerand de Saint Just dénonce) étant de six mois de prison au maximum et jusqu’à 22.500 € d’amende, la réponse est : pas vraiment.

Après ce fact-checking poussé, nous sommes donc en mesure d’affirmer que Wallerand de Saint Just exagère. À moins qu’il n’ait une temporalité différente de celle du commun des mortels ?

Du rab sur le Lab

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