La contribution oui, la motion peut-être pas. Le 17 juillet, le courant de Benoît Hamon, "Un monde d'avance", déposait sa propre contribution en vue du congrès socialiste de Toulouse, prévu fin octobre. Un texte en concurrence avec la contribution commune et exclusive de Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault. Son petit nom : "Le changement, c'est maintenant", comme pour rappeler à François Hollande ses engagements.
Par cet acte, l'aile gauche du parti a voulu montrer sa liberté d'action face au courant majoritaire du PS. Mais ira-t-elle jusqu'à la motion ? Qui dit motion dit premier signataire et donc candidat au poste de premier secrétaire. Un candidat qui devrait se présenter face à celui du combo Aubry/Ayrault.
Libération raconte le 30 août que "plusieurs discussions ont eu lieu entre les proches de Hamon et de Martine Aubry pour s'entendre sur une éventuelle motion commune", et ce malgré des oppositions de fond entre l'aile gauche du PS et l'action du gouvernement, comme la ratification du traité budgétaire européen.
L'aboutissement de ces discussions devrait être connu quelques jours avant la date limite de dépôt des motions fixée au 11 septembre, la veille du conseil national du parti. Une seule chose est sûre : en cas de contribution indépendante, et bien que leader du courant "Un monde d'avance", Benoît Hamon ne pourra pas défendre personnellement cette motion.
Il n'a déjà pas souhaité être le premier signataire de la contribution en juillet et a eu droit à une mise en garde de son Premier ministre. Le 18 juillet, ce dernier déclarait :
"Il y a la contribution de Benoît Hamon. J'ai eu une discussion avec lui. Il est membre du gouvernement. Je souhaite qu'au moment où l'on soumettra une motion au vote des militants, nous soyons tous rassemblés pour inscrire dans la durée le travail que la gauche veut faire au service du pays."