C'EST CELUI QUI LE DIT QUI L'EST - La guerre entre Rachida Dati et Yves Derai se poursuit, par médias interposés. Et c'est l'escalade verbale. Jeudi 25 avril sur LCI, Rachida Dati accuse l'auteur de la bande-dessinée Aux noms des pères, dont elle a voulu interdire la publication comme Le Lab vous l'annonçait, de vouloir faire de l'argent avec son nouvel ouvrage. Yves Derai, dans un entretien qu'il accorde au Lab, lui répond vertement.
La guerre entre les deux commence en 2009. Yves Derai publie avec Mickael Darmon, Belle amie, biographie non-autorisée de Rachida Dati. A l'époque, elle était Garde des Sceaux, et n'avait pas porté plainte contre les auteurs du livre. Un geste de clémence selon elle, comme elle l'explique le 25 avril sur LCI :
Je ne l'ai pas poursuivi , il a gagné beaucoup d'argent [Yves Derai, NDLR]. J'ai dû lui financer sa maison, il veut peut-être la piscine, j'en sais rien...
Mais c'est quelqu'un qui aime l'argent et qui ne fait ça que pour l'argent, donc je ne trouve pas ça noble.
Voir la vidéo :
Après les propos de Rachida Dati et sa défaite devant le tribunal de Grande Instance de Versailles, Yves Derai se confie au Lab. Il se dit d'abord étonné de la réaction de l'ancienne Garde des sceaux :
Je trouve qu'elle n'est pas très méchante pour elle, ça la rend sympathique. Je pensais qu'on allait se réconcilier avec cette BD !
Scandalisé par les propos de Rachida Dati, Yves Derai propose à la maire du VIIe arrondissement de Paris de comparer leur patrimoine :
C'est absolument délirant. Puisque c'est à la mode, je suis prêt à publier mon patrimoine si elle dévoile le sien.
Ce n'est pas sur une BD comme ça que je gagnerai de l'argent. J'ai 44 centimes par livre, c'est une piscine de 2 mètres sur 2 que je pourrai me payer, même pas un jaccuzi !
Et puis je n'ai pas fait autant que ce qu'elle peut facturer avec sa société de conseil...
L'air de rien, Yves Derai distille au long de cet entretien quelques piques bien senties contre Rachida Dati. La députée européenne est en effet à la tête de "La Bourdonnais consultants", une société créée en 2009, mais aucune information n'a filtré concernant le montant de ses honoraires.
L'auteur de la bande dessinée n'en démord pas: Rachida Dati est, selon lui, coupable de mauvaise foi. Il avance que la maire du VIIe arrondissement préfère que les médias s'intéressent à sa vie privée, qu'à d'autres dossiers qu'il déterre volontiers :
Il ne faut pas la prendre pour plus bête qu'elle n'est . Elle a orienté le débat sur sa fille parce qu'elle ne peut pas contester ses liens avec l'Azerbaïdjan. Elle n'a pas du tout envie d'en parler.
Autre "dossier" ressorti par Yves Derai: Rachida Dati avait, en effet, reçu une délégation du pays dans les jardins du musée Rodin le 15 septembre 2011. Yves Derai finit par ranger Rachida Dati au rang des "peoples", ni plus ni moins :
C'est devenu une people. On veut se faire prendre en photo avec elle comme avec Nabilla, c'est une star !
Fillon ou Copé, eux, ne signent jamais d'autographe ! C'est assez amusant d'utiliser la politique pour devenir une star.
Yves Derai clôt la conversation par un jugement très arrêté sur celle qui a récemment abandonné sa candidature à la primaire parisienne :
Je pense qu'elle n'a pas le moindre avenir politique.