Il s'est lâché. Invité ce lundi 6 mai de l'émission "Des clics et des claques" sur Europe 1, l'animateur de France 2, Stéphane Bern, a longuement développé ses critiques de la politique fiscale du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Le luxembourgeois le plus connu du service public français considère qu'il a un "devoir d'exemplarité". "On doit faire attention sur le plan moral. Payer ses impôts rubis sur l'ongle et ne pas être en délicatesse avec les autorités fiscales" estime-t-il.
Puis, tout en rappellant qu'il pourrait facilement décider de s'exiler fiscalement mais reste par choix, Stéphane Bern déplore :"je travaille, je me tue à la tâche et il y a presque 50% de ce que je fais qui finance les impôts".
Le présentateur de "Secrets d'Histoire" et de "Comment ça va bien" ne mâche pas ses mots contre la taxe à 75% des revenus supérieurs à un million d'euros par an, promesse en attente de refonte, retoquée par le Conseil Constitutionnel :
Le signal est très négatif. Je vois autour de moi plein de jeunes qui partent simplement parce qu'on leur dit "Si vous vous tuez à la tâche, cela ira à l'État et pas à vous"
Stéphane Bern poursuit en évoquant le déluge de critiques après l'exil de Gérard Depardieu et la demande de nationalité belge du milliardaire Bernard Arnault :
J'ai trouvé que c'était indigne de s'attaquer comme ça [à eux]. Pendant que eux sont dans le collimateur, tous les autres sont partis ! [..]
Plus vous faites fuir les grosses fortunes plus ce sont les autres qui vont payer. Au bout d'un moment je prefère qu'il y ait des riches comme madame Bettencourt qui restent ici et qui payent tout ce que moi je ne vais pas avoir à sortir de ma poche.
Ce spécialiste des têtes couronnées s'inquiète : "c'est vrai qu'il y a un esprit révolutionnaire en France en ce moment entre Mélenchon qui veut vous couper la tête, on veut vous prendre tout ce que vous gagnez".
Mais Stéphane Bern n'a pas fini :
On donne un mauvais exemple au monde entier. S'il y a des paradis fiscaux, c'est qu'il y a un enfer fiscal. [...] Quand vous voyagez dans les autres pays, les gens vraiment nous jugent très durement. Vous êtes obligé de vous défendre quand vous êtes Français.
Ou encore :
Je suis prêt à faire tous les efforts. Mais je pense que au moins ceux qui payent l'impôt, on doit leur dire merci. [...] Ne pas les jeter à la vindicte populaire comme on le fait. Je trouve ça vraiment désagréable et indigne d'un grand pays démocratique.