Le mauvais exemple américain de Wallerand de Saint Just (FN) pour faire de la sortie de Schengen une mesure anti-terroriste

Publié à 11h36, le 25 juillet 2016 , Modifié à 11h36, le 25 juillet 2016

Le mauvais exemple américain de Wallerand de Saint Just (FN) pour faire de la sortie de Schengen une mesure anti-terroriste
Wallerand de Saint Just © AFP

Trésorier du Front national, Wallerand de Saint Just partage l'analyse de son camp : Schengen, c'est mal. Le chef de file du FN au Conseil régional d'Île-de-France fait ainsi un lien évident entre immigration et attaques terroristes, alors que son parti "a toujours fait des propositions extrêmement importantes qui sont de nature à éradiquer définitivement le terrorisme islamiste dans notre pays". Invité d'iTÉLÉ ce lundi 25 juillet, l'ancien avocat cible donc "les promoteurs de Schengen".

Il lance :

 

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Ce sont les promoteurs de Schengen qui sont coupables de tout ça, qui sont responsables de tout ça. Il faut sortir de Schengen, il faut que la France reprenne la maîtrise intégrale de ses frontières, immédiatement. On le voit tous les jours.

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Cette sortie de Schengen et un contrôle drastique des frontières est pour Wallerand de Saint Just l'une des mesures clés pour lutter contre le terrorisme. La loi Renseignement ou le fichier PNR , auxquels le FN s'est opposé, en revanche, sont "des écrans de fumée" qui, en plus "atteignent très fortement les libertés individuelles". "Ce n'est pas ça qu'il faut faire. Il faut rependre la maîtrise de nos frontières. Il faut aller sécuriser définitivement tous les quartiers où les terroristes islamistes sont comme des poissons dans l'eau. Il faut fermer les mosquées salafistes. Il faut expulser les imams qui prêchent tout le temps la haine", martèle-t-il. On notera donc que la question des "frontières" est le premier point évoqué par Wallerand de Saint Just.

L'élu frontiste croit trouver un écho de l'autre côté de l'Atlantique. Dimanche, sur NBC, Donald Trump a expliqué qu'il fallait soumettre les Français à un "contrôle extrême" pour renter sur le territoire américain . Le candidat investi par le Parti républicain pour l'élection présidentielle de novembre estime, en effet, que la France est "infectée par le terrorisme". "Et vous savez quoi ? C’est leur faute. Parce qu’ils ont laissé des personnes entrer sur leur territoire", a-t-il ajoute.

Wallerand de Saint Just évoque cette nouvelle sortie du milliardaire et, s'il la regrette, il dit la comprendre. Ce procès en laxisme fait écho aux attaques lancées par de nombreux élus frontistes. Et puis, du côté du FN, on adore Donald Trump. Marine Le Pen, pour ne citer qu'elle, a déjà apporté son soutien au candidat du G.O.P.

Sauf que, en essayant de faire sien l'argument trumpiste sur un plus grand contrôle des frontière, Wallerand de Saint Just omet une chose qui ruine toute sa démonstration :  

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-          Journaliste : Donc ça veut dire quoi ? Un monde fermé, des frontières fermées partout ?

-          Wallerand de Saint Just : C'est monsieur Trump qui veut fermer ses frontières. Et je vous rappelle que les États-Unis, au point de vue protection des frontières, tant sur le plan policier que sur le plan économique, ils sont les champions. Et pourtant ils se portent très bien. Et, à l'heure actuelle, après les attentats notamment du 11 septembre, il y a eu quand même moins d'attentats chez eux. Ils ont réussi à se protéger.

-          Journaliste : Il y a eu Orlando récemment quand même…

-          Wallerand de Saint Just : Il y a eu Orlando mais c'était un attentat quasiment… Vous avez raison. Même avec ces précautions… Donc il faudrait vraiment appliquer les solutions courageuses, énergiques et à long terme du Front national.

 

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Après avoir répété qu'il fallait sortir la France de Schengen, après avoir martelé qu'il fallait un plus grand contrôle des frontières, et après avoir cité l'exemple américain, Wallerand de Saint Just se prend les pieds dans le tapis des faits : l'attentat d'Orlando – "un attentat quasiment…" mais quasiment quoi ? – perpétré le 12 juin 2016 dans une boîte gay et au cours duquel 49 personnes ont été tuées .

L'auteur de l'attaque terroriste était né à New York, sur le sol américain, et il n'avait pas eu besoin de traverser des frontières pour se rendre en Floride. Il s'était en revanche rendu en Arabie Saoudite comme pèlerin en 2011 et 2012

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