#MULTIPLEXPOLITIQUE - Cinq personnalités pour un dimanche soir. Deux ministre, Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici, deux anciennes ministres, Rachida Dati et Valérie Pécresse, ainsi que le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, étaient les invités des différents plateaux politiques à la radio et à la télévision ce dimanche 14 avril.
Au coeur de l'actualité : les déclarations de patrimoine des politiques, suite à l'affaire Cahuzac, l'enquête qui vise François Fillon et les débats sur le mariage homo ont été parmi les sujets discutés par les différentes personnalités.
Comme chaque dimanche, Le Lab vous résume l'essentiel des interventions.
Le récit en direct :
> Arnaud Montebourg, France 5
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#JEROME CAHUZAC
Le retour de Jérôme Cahuzac à l'Assemblée nationale ? "Ce serait une provocation", estime Arnaud Montebourg, qui n'envisage pas que l'ancien ministre du Budget puisse revenir au Palais-Bourbon.
#PIERRE MOSCOVICI
Le ministre du Redressement productif défend son collègue de Bercy, accusé par certains d'avoir voulu protéger Jérôme Cahuzac en n'enquêtant pas suffisament :
"On fait un mauvais procès à Pierre Moscovici. Pierre Moscovici a toujours dit "venez enquêter". Il faut reconnaitre à François Hollande d'avoir laissé travailler la presse, la justice. C'est quand des éléments sérieux sont apparus qu'il a tranché.
"
#REDRESSEMENT PRODUCTIF
Arnaud Montebourg a défendu son action dans la politique industriel. Et lui considère que le "redressement productif est un sport de combat", et avance à nouveau le made in France :
"Le made in france, le soutien aux créateurs, ingénieurs, aux entrepreneurs (...) c'est un travail de bénédictin.
"
#MARIAGE HOMO
Arnaud Montebourg se montre inquiet quant aux mobilisations contre le projet d'ouverture du mariage aux homosexuels. Il y voit une forme de "radicalisation" et appelle la droite à ne pas tomber dans l'extrémisme :
"Il y a une radicalisation dangereuse pour une partie de nos concitoyens qui ont le droit de vivre leur sexualité en toute liberté.
(...)
La droite ne devrait pas se laisser emporter par cette vague d'extrémisme (de certains opposants au "mariage pour tous", ndlr)
"
#MELENCHON
Arnaud Montebourg trouve que dans ses relations avec le Parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon est allé trop loin dans les mots :
"Dans la situation actuelle, nous devons nous respecter. Quand Jean-Luc Mélenchon utilise les expressions "coup de balai", "épuration éthique", (expression que Jean-Luc Mélenchon n'a pas utilisée, ndlr) ... je trouve qu'il a franchi une ligne. Finalement il dit un certain nombre de choses qui ne relève pas des habitudes de la gauche et de la République.
"
En revanche, il ne s'oppose pas à l'idée de l'entrée de personnalités communistes au gouvernement et encense la gauche plurielle de Lionel Jospin.
#MATIGNON
En cas de remaniement, le MRP déclare qu'il n'est pas candidat à Matignon et refuse de se prononcer sur la question renvoyant la responsabilité au président de la République :
"Je ne suis pas candidat et je ne suis pas président de la République, c'est lui qui décide, c'est lui le maitre des poids, des mesures et des horloges.
"
> Pierre Moscovici, BFM TV
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#PATRIMOINE
Pierre Moscovici se montre confiant vis-à-vis de l'exigence de transparence de ces derniers jours. Lundi, il présentera comme le reste des ministres son patrimoine au gouvernement et le rendra public. Mais souhaite aussi qu'il y ait une institution de vérification et de contrôle :
"Il faut faire la transparence, mais il faut faire une autorité de contrôle. Pour vérifier qu'au cours d'un mandat il n'y ait pas d'enrichissement personnel.
(...)
J'ai un patrimoine extrêmement modeste, j'ai un appartement à Montbéliard, j'ai un petit portefeuille mobilier, j'ai une collection de montres. Le tout faisant moins de 300.000 euros ... c'est la traduction d'un choix de vie.
"
#JEAN-LUC MELENCHON
Les piques du dirigeant du Front de gauche n'amusent pas Pierre Moscovici, qui estime qu'il verse parfois dans le populisme :
"Mélenchon ne me fait pas du tout rire en ce moment, quand il dit que je parle la langue de la finance internationale, quand ses lieutenants me traitent de salopart, il y a une forme de dérive
Mélenchon ne peut pas être à la fois parfois dans le populisme, souvent dans des insinuations, et se moquer des mesures de transparence.
"
#PSA
Pierre Moscovici est élu du Doubs et connait donc bien la direction de PSA. La veille, samedi, il était présent à la Villette au Conseil national du Parti socialiste et a vécu l'interruption des échanges à l'arrivée sur scène des salariés de PSA d'Aulnay. Une action qu'il ne condamne pas mais qu'il qualifie "d'effet d'image" :
"Je ne la condamne pas, c'était un effet d'image, je respecte le combat des salariés d'Aulnay, je pense que le plan social n'avait pas été bien calibré.
(...)
Il ne faut pas penser que c'était la représentativité de la classe ouvrière sur scène.
(...)
C'est une opération d'image, qui a voulu forcer la main du Parti socialiste et faire croire que le PS est du côté des patrons.
"
#CHIFFRES
Le ministre de l'Economie et des finances estime que le déficit sera "sous 3%" du PIB en 2014, mais pas à "2,5 ou 2,7%". Mais il a assuré que cette perspective se atteinte sans une réduction plus drastique nécessitant une politique "d'austérité", que le gouvernement récuse.
#VIE PRIVEE
Pierre Moscovici revient sur l'interview de sa compagne, Marie-Charline Pacquot, dans le journal local Le Pays . "Non, ce n'est pas moi qui lui ai demandé", a-t-il indiqué, avant de préciser que "c'est son initiative, ce n'est pas la mienne, je pense qu'elle a bien fait, elle l'a fait de façon intelligente".
"J'ai toujours eu une attitude extrêmement discrète sur ma vie privée, cette jeune femme vit à mes côtés, elle a vécu de manière douloureuse les attaques qui ont eu lieu contre moi, on lui demandait des réponses, elle a eu raison de répondre. Il ne s'agit pas d'exhibitionnisme.
"
> Valérie Pécresse, BFM TV, en débat avec Pierre Moscovici
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#JEROME CAHUZAC
En débat face à Pierre Moscovici, Valérie Pécresse exprime sa perplexité face à l'enquête du ministre de l'Economie sur le compte à l'étranger de Jérôme Cahuzac, parlant de "légèreté".
L'ancienne ministre du Budget considère qu'à cause de la légèreté de Pierre Moscovici, "François Hollande est affaibli, il a fait durer cette situation pendant trois ou quatre mois".
#VIE PARLEMENTAIRE
Valérie Pécresse ne juge pas pertinent d'interdire l'activité d'avocat aux parlementaires. Pour l'élue des Yvelines, il y a deux choix :
- interdire toute activité rémunérée aux députés, possibilité qu'elle rejette, parlant d'une "évaporation de certaines professions qui ne continueront plus à faire de la politique" ;
- une déclaration des conflits d'intérêts, idée qu'elle préfère.
Se donnant en exemple, lorsqu'elle était ministre :
"Quand j'étais ministre à Bercy, j'ai donné instruction de ne jamais me donner une information confidentielle sur l'entreprise de mon mari.
"
> Rachida Dati, France Inter
#SONDAGES
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur les sondages et dépenses en communication de l'ancien gouvernement de François Fillon. Dans Tous politique, Rachida Dati estime qu'elle ne se sent pas concernée par cette affaire :
"Je ne suis pas concernée, il y a un service d'information du gouvernement qui est en charge d'études et de sondages. Qu'il y ait des études et des sondages, d'ailleurs le gouvernement actuel en fait pour tester son action vis-à-vis de l'opinion, il n'y a rien de choquant. Ensuite est-ce que les procédures ont été respectées, la justice le vérifiera, je ne suis pas en cause dans cette affaire.
"
#PATRIMOINE
La maire du 7e arrondissement est opposée à la publication du patrimoine des élus. C'est ce qu'elle affirme sur France Inter, considérant que cela est un "déballage médiatique et pathétique de la course au plus pauvre".
"Je suis pour plus de contrôle, de sanctions à l'égard des élus qui dissimulent et qui mentent, mais cette transparence (...) n'empêchera ni la dissimulation, ni le mensonge.
"
#MARIAGE HOMO
L'accélération du calendrier parlementaire sur le texte du "mariage pour tous" est perçue comme un "mépris" des Français par Rachida Dati, opposée à ce texte. En revanche, elle ne défilera pas le 5 mai contre ce projet :
"Je ne serai pas à la manifestation, mais je suis contre ce texte, avec la PMA et la GPA (qui ne sont pas dans le texte du gouvernement, ndlr).
"
#PARIS
Rachida Dati ira jusqu'au bout de sa candidature à la primaire parisienne de l'UMP. Elle le répète sur France Inter mais exprime des regrets sur l'organisation de ce scrutin primaire qu'elle aurait aimé voir élargi aux formations du centre :
"Je regrette que les formations centristes ne participent pas aux primaires à Paris. On ne peut pas gagner Paris en étant que sur le socle de l'UMP.
"
Interrogée sur d'éventuelles dissidences à droite, dans le 7e arrondissement, la maire sortante se motnre confiance et explique qu'à Paris, il y a toujours eu des listes dissidentes à droite et qu'il y en aura probablement encore.
Sur la présence de Jean Tibéri sur les listes UMP, Rachida Dati attend la décision de justice et mais estime qu'à l'heure actuelle, il peut tout à fait jouer un rôle à droite pour l'élection municipale :
"Aujourd'hui il est maire du 5e arrondissement, il a été élu et réélu, il a son mot à dire sur la reconquête de Paris.
"
#EUROPEENNES
Rachida Dati est en campagne pour les primaires à Paris mais devrait également prendre part au prochain scrutin européen. "Normalement, je serai réinvestie", lache-t-elle, précisant qu'on lui a demandé de "conduire la liste nationale".
> Bruno Le Roux, RTL-LCI
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#FRANCOIS FILLON
Le patron des députés socialistes s'interroge sur les activités de François Fillon. Ce dimanche, il a reconnu sur Europe 1 avoir ouvert un cabinet de conseil après son mandat de Premier ministre. Une société qui n'était pas encore déclarée comme patrimoine en juin dernier, car "elle n'avait pas encore de chiffre d'affaires
" selon l'actuel député.
Bruno Le Roux pointe alors le risque de conflit d'intérêt entre ses activités de conseils et son activité parlementaire :
"J'ai été particulièrement interrogatif, pas encore choqué, sur les déclarations de François Fillon ce matin, qui décide, alors qu'il n'est plus Premier ministre, qu'il est député, d'ouvrir un cabinet de conseil.
"
Vous savez moi, les députés qui, ouvrent pendant leur temps d'activité, des cabinets de conseil, ça m'interroge. Si c'est un cabinet de conseil pour conseiller les touristes qui viennent en France sur les meilleurs lacs de la Sarthe pour aller pêcher, le conflit d'intérêt est minime... Mais on peut imaginer qu'il s'agisse là de mettre une relations entre le carnet d'adresses qui est le sien, les responsabilités qui sont les siennes et un certain nombre de conseils.
> L'un des porte-parole du PS, Eduardo Rihan-Cypel, a enchainé dimanche soir dans un communiqué, dénonçant un manque de "transparence" et demandant pourquoi François Fillon n'avait pas parlé de sa société de conseil le 8 avril lors de son passage au JT de France 2. Passage télévisé où il avait rendu public son patrimoine.
#PATRIMOINE
"C'est une épreuve que de rendre son patrimoine public, ce n'est pas quelque chose de facile, pourtant il faut le faire". C'est ce qu'affirme Bruno Le Roux au sujet de la déclaration de patrimoine. Il soutient l'action du président de la République et parle d'une "obligation de transparence".
De son côté, il affirme vouloir rendre public son patrimoine quand la loi l'imposera :
"Moi comme président de groupe je ne souhaite pas me distinguer, et faire en sorte d'apparaitre plus grand que les autres.
"
Je le ferai avec mon groupe, quand nous l'aurons décidé. Soit quand nous l'aurons décidé collectivement, soit quand la loi m'obligera à le faire.
#RESERVE PARLEMENTAIRE
La réserve parlementaire est l'enveloppe permettant aux députés de subventionner des projets locaux. Elle pourrait être supprimée
mais Bruno Le Roux estime que cela ne doit pas nécessairement passer par la loi. S'il ne s'affiche pas franchement contre cette pratique, il la juge "un peu archaïque" :
"C'est un usage depuis longtemps, qui a été normalisé, qui vise à aider sur le terrain des municipalités, des petits villages, des associations. Mais je pense que ça relève d'une conception un peu vieillotte.
"
Moi je suis déjà dans l'idée qu'il faut développer des outils de contrôle à l'Assemblée nationale.
Je pense que le mandat de législateur n'est pas un mandat où l'on distribue des subventions. Je ne suis pas sur que cela relève de la loi mais du règlement de l'Assemblée.
#PARJURE
Sur l'affaire Cahuzac, il y a la détention d'un compte à l'étranger. Mais il y a aussi le mensonge, notamment devant les parlementaires. Faut-il créer un délit de parjure ? Réponse de Bruno Le Roux :
"Ca se heurte à cette tradition installée dans notre règlement, que la parole est libre à l'Assemblée nationale.
(...)
Je ne supporte pas, donc j'ai plutôt tendance à vous dire oui il faut un délit de parjure, aujourd'hui, parce que le parjure est vu dans le sens : est-ce qu'on est capable de mentir comme cela ? Je ne supporte pas.
Mais la discussion doit être précisée, ce n'est pas dans la tradition française.
"