Le multiplex politique du 2 octobre avec Le Maire, NKM, Fillon, Valls et Montebourg

Publié à 10h13, le 02 octobre 2016 , Modifié à 16h12, le 02 octobre 2016

Le multiplex politique du 2 octobre avec Le Maire, NKM, Fillon, Valls et Montebourg
© Montage Le Lab via AFP

#MULTIPLEXPOLITIQUE - C’est dimanche, et comme chaque dimanche, c’est le jour de notre multiplex politique. Tout au long de la journée et des interviews politiques dominicales, Le Lab se plie en quatre (voire beaucoup plus) pour vous proposer ses morceaux choisis de ces rendez-vous.

Au programme de ce dimanche 2 octobre : Bruno Le Maire au Grand Rendez-Vous Europe 1/Les Échos/iTélé, Nathalie Kosciusko-Morizet dans Punchline (C8), François Fillon dans Dimanche en politique (France 3), Manuel Valls au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI et Arnaud Montebourg dans Bureau politique sur LCI puis au 20h de TF1.

  • Bruno Le Maire


#Im-pos-sible

Dans son ouvrage La Cause du peuple, Patrick Buisson accuse Nicolas Sarkozy d'avoir sciemment laissé s'affronter des manifestants contre le CPE et des forces de l'ordre dans Paris en 2006, notamment sur l'esplanade des Invalides. Selon l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, ce dernier, alors ministre de l'Intérieur, n'aurait pas empêché ces événements afin d'en tirer un profit politique.

Interrogé sur ces révélations, Bruno Le Maire, qui était en 2006 directeur de cabinet de Dominique de Villepin, n'a pas été très prolixe :

 

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Je ne veux pas le croire. Je ne peux pas le croire. [...] Si j’avais des soupçons, des inquiétudes, je vous le dirais. Les accusations sont suffisamment graves pour ne pas les relayer davantage.

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Le candidat à la primaire a assuré qu'il ne lirait pas le livre de Patrick Buisson. 

#Pas de ralliement

Troisième ou quatrième homme de la primaire selon les sondages, Bruno Le Maire ne désespère pas de remporter le scrutin des 20 et 27 novembre. Mais ce 2 octobre, le député LR de l'Eure a annoncé qu'il ne rallierait personne, laissant donc le choix à ses électeurs de voter au second tour - si lui-même n'y figurait pas - pour Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé :

 

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Je sais pas pourquoi, ce mot de ralliement ne me plaît pas. Je soutiendrai dans tous les cas de figure le vainqueur de la primaire, et je le ferai d'autant plus facilement que ce vainqueur, ce sera moi. [...] Je voudrais clore ce débat une bonne fois pour toutes [...] : pas de ralliement. Liberté totale, liberté absolue.

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Cette annonce est stratégique : ainsi, Bruno Le Maire ne se grille auprès de personne, sous couvert de défendre son projet du renouveau. D'ailleurs, Alain Juppé lui réserve un potentiel poste de Premier ministre s'il venait à remporter la primaire puis la présidentielle.

  • Nathalie Kosciusko-Morizet


#Venez, les électeurs de gauche

Les 20 et 27 novembre se tiendra la primaire de la droite. Une primaire ouverte. Dans Punchline sur C8, Nathalie Kosciusko-Morizet a bien insisté sur ce point, appelant les électeurs déçus de François Hollande à venir voter à la primaire. Surtout, la députée de l’Essonne s’en est pris à Nicolas Sarkozy, selon qui "on ne peut pas être un peu de droite et un peu de gauche". Et l’a mis face à ses propres contradictions, rappelant son gouvernement d’ouverture en 2007 ou certaines de ses références :  

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Je me souviens de Nicolas Sarkozy en 2007 convoquant Jaurès à la tribune, demandant aux enfants de lire la lettre de Guy Môquet qui est communiste, faisant l’ouverture. Et à la primaire, il faudrait qu’il n’y ait que des gens qui aient voté à droite depuis quatre générations ? Mais attendez, Fadela Amara, Bernard Kouchner, Jean-Pierre Jouyet, qui étaient des ministres de Nicolas Sarkozy en 2007, ils ont pas le droit de voter à la primaire ? Et tous ceux qui sont déçus de François Hollande, qui ont pas voté pour nous en 2012, ils ont pas le droit de voter à la primaire ?

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NKM pourrait bien évidemment profiter des voix d’électeurs non-encartés LR, voire de gauche, qui viendraient voter à la primaire, appelant "tous ceux qui veulent l’alternance" à voter. Et si c’est pour elle, c’est encore mieux.

  • François Fillon


#Retire la vodka et je retire la tisane

La campagne de la primaire de la droite officiellement lancée, l’ambiance entre les candidats se fait plus agréable chaque jour. Ainsi Alain Juppé a-t-il conseillé à François Fillon de faire "attention à l’excès de vodka" , alors que le député de Paris a qualifié le programme économique du maire de Bordeaux de "tisane". Ce 2 octobre sur France 3, François Fillon fait un pas vers l’ancien Premier ministre en proposant de retirer la "tisane", sans oublier de lui faire savoir qu’il n’a pas trop apprécié son conseil :

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Ce sont des escarmouches légères. J’essaie d’éviter ce genre d’attitudes, donc si j’ai blessé [Alain Juppé] en parlant de tisane, je retire immédiatement la tisane. Qu’il ne parle pas de vodka, j’ai trouvé que c’était un peu condescendant et pas à la hauteur de la gravité de la situation. Mais je respecte Alain Juppé. Simplement, je pense que son programme, et je lui dis à chaque fois que j’en ai l’occasion, ne permet pas de redresser le pays.

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Autrement dit : excuses pour la forme, mais le fond reste.

#Vendu aux sondages

Alors qu’il avait déposé in extremis ses parrainages, Hervé Mariton a finalement été écarté de la primaire de la droite après examen de son dossier par la Haute autorité. Le député LR de la Drôme a alors décidé de soutenir Alain Juppé, qu’il juge "sincère, sérieux et optimiste". Un coup dur pour François Fillon qui avait proposé à Hervé Mariton de travailler avec lui s’il n’obtenait pas ses parrainages. Sur France 3, l’ancien Premier ministre exprime son incompréhension :

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C’est un peu étrange qu’Hervé Mariton qui est le plus libéral des candidats et qui trouvait que, sur le mariage pour tous, mes propositions étaient insuffisantes et faibles, rallie Alain Juppé qui fait exactement le contraire de ce que Mariton propose. Peut-être qu’il y a des candidats qui sont très influencés par les sondages.

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François Fillon a ainsi reçu le soutien de Sens commun , mouvement issu de la Manif Pour Tous et rattaché à LR. Une des propositions phares d’Hervé Mariton était l’abrogation de la loi Taubira au profit d’un contrat d’union civile, mais sans démarier les couples homosexuels. François Fillon, quant à lui, souhaite proposer au Parlement de réécrire "le droit de la filiation". Pas Alain Juppé. D’où l’étonnement de François Fillon.

  • Manuel Valls


#Moi "je"

Si quelqu’un avait du mal à se réveiller ce dimanche 2 octobre, nul doute qu’en écoutant Manuel Valls cela n’a pas duré très longtemps. Invité du "Grand Jury" RTL / LCI et Le Figaro, le Premier ministre s’est montré particulièrement offensif, en utilisant régulièrement la première personne du singulier. Son objectif : "réveiller la gauche", à l’heure où certains (comprenez Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon) "misent sur l’empêchement du président de la République et sur la défaite de la gauche".  Il déclare :

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Je suis venu ici peut-être pour casser la baraque car j’en ai assez qu’on choisisse à la place des Français. L’élection présidentielle, elle est en avril et en mai.

 

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Alors que la fin du quinquennat approche, le Premier ministre a choisi de monter au créneau pour défendre le bilan du chef de l’Etat. "Je suis le chef du gouvernement, je suis le premier de cordée, je veux défendre ce bilan et le valoriser", a-t-il affirmé. Manuel Valls s’est dit "fier" d’un bilan pas assez assumé à son goût par François Hollande et la majorité :

 

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Si j’étais à la place du président de la République aujourd’hui ou si c’était à lui de vous répondre, je dirais ’je suis fier comme président de la République d’avoir sauvé le Mali, je suis fier d’avoir permis à la Grèce de rester dans la zone Euro, je suis fier de ce peuple français qui a manifesté sa résilience et sa capacité de résistance après les attentats, je suis fier d’avoir engagé la France sur la voie de la compétitivité, je suis fier d’avoir en effet permis à l’école de redevenir la première priorité de la Nation.

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Le Premier ministre a déclaré en avoir "assez de cette gauche honteuse" et veut "tirer la sonnette d’alarme". Ou comment se placer en recours numéro un du PS si François Hollande décidait de ne pas se représenter à la présidentielle. Il n’a d’ailleurs pas caché vouloir se placer en première ligne ces prochaines semaines, au cas où. "Je sonne la mobilisation. Tous les jours je m’engagerai, toutes les semaines je tiendrai une réunion publique, je viendrai souvent dans les médias", a-t-il lancé. Samedi 1er octobre, dans le Morbihan, Manuel Valls s'était déjà posé en capitaine d'un navire qui "maintient le cap malgré le tempête".

 

  • Arnaud Montebourg

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