#MULTIPLEXPOLITIQUE - C’est dimanche, et comme chaque dimanche, c’est le jour de notre multiplex politique. Tout au long de la journée et des interviews politiques dominicales, Le Lab se plie en quatre (voire beaucoup plus) pour vous proposer ses morceaux choisis de ces rendez-vous.
Au programme de ce dimanche 30 octobre : Stéphane Le Foll au Grand Rendez-Vous Europe 1/Les Échos/iTélé, Marie-Noëlle Lienemann sur France 3 Île-de-France, Bruno Le Maire dans Dimanche en politique (France 3), Gérard Collomb au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, Éric Ciotti dans Questions politiques (France Inter/Franceinfo:/Le Monde) et Benoît Hamon dans BFM politique.
- Stéphane Le Foll
#Pas de "honte"
Manuel Valls a confié avoir ressenti de la "colère" en lisant Un président ne devrait pas dire ça... (Stock). Le Premier ministre a également évoqué la "honte" ressentie par les militants socialistes. Stéphane Le Foll, lui, dit n'avoir pas vécu la même expérience. Le ministre de l'Agriculture est plus optimiste : s'il ne "cache pas" des "doutes", il reste persuadé que les militants ne lâcheront pas François Hollande si le bilan du quinquennat leur est expliqué. Il dit :
"Ce que je constate, c’est qu’il y a un doute, il y a des questions, il y a quelques fois des incompréhensions. C’est très clair. Je ne le cacherai pas et je ne le cache pas. Ce que je vois aussi, c’est quand on s’explique, quand on donne une lecture de ce qui a été fait, [...] les militants reconnaissent ces points-là, ce qui a été fait. Je n’ai pas senti de honte chez les militants, c’est très clair.
"
Première opposition à Manuel Valls. Avant de le recadrer sur ses ambitions présidentielles .
#François "le battant" Hollande
Alors que même ses derniers fidèles doutent de la capacité de François Hollande à se représenter, après la parution d'Un président ne devrait pas dire ça... (Stock), Stéphane Le Foll, lui, y croit. Pour le porte-parole du gouvernement, le chef de l'État a "le sens de l'honneur" et est de nature "battante". Il dit :
"L’honneur, en politique c’est toujours de défendre ce que l’on a fait, de l’assumer. [...] François Hollande est un battant, contrairement à ce qui est dit. François Hollande est quelqu’un qui a le sens de l’honneur. Il est capable de défendre ce qu’il a fait.
"
Voilà comment Stéphane Le Foll rouvre *subtilement* la porte - fermée par beaucoup - à une candidature de François Hollande. Ce qui ne devrait pas plaire à Manuel Valls.
- Marie-Noëlle Lienemann
#Candidate de la gauche concrète
Vous n'avez pas pu le rater, c'était la semaine du pain au chocolat. Avec la bourde de Jean-François Copé sur le prix de la viennoiserie - qu'il a estimé aux alentours de 10 à 15 centimes - les hommes et femmes politiques se méfient désormais des fameuses questions concrètes. Pas Marie-Noëlle Lienemann ! Au contraire, elle s'en est est servie, sur le plateau de l'émission "Dimanche en Politique" sur France 3 Île-de-France pour expliquer qu'elle était la candidat du concret. Elle dit :
"Je suis la candidate de la gauche concrète, pas simplement du concret. La politique doit s'attacher à la vie quotidienne des Français [...] Il faut la connaître beaucoup, même passionnément.
"
Vérification immédiate : connaît-elle le prix du livre sur François Hollande, Un président ne devrait pas dire ça... ? "Non, je l'ai acheté mais avec d'autres choses donc je n'ai pas isolé le prix. Je dirai 22 euros", commente la sénatrice de Paris. Pas mauvaise Marie-Noëlle Lienemann au jeu du juste prix (le livre coûte 24,50 euros, ndlr).
- Éric Ciotti
#Bayrou le traître
Dans une tribune au vitriol, François Bayrou a dézingué le comportement violent, méprisant et insultant de Nicolas Sarkozy, dont il est la cible d’attaques depuis plusieurs semaines. Éric Ciotti, porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, lui rétorque qu'il s'agit de "mises en garde" car le patron du MoDem est... un "traître" :
"C’est d’une violence totale ! Moi je lui renverrais les phrases beaucoup plus modérées, mais sans doute beaucoup plus fortes que lui a adressées Simone Veil, qui est une personnalité qui incarne le centre, qui décrit un tableau terrible de monsieur Bayrou qui est un traître permanent. Elle raconte comment François Bayrou l’a trahie. Je crois qu’il a trahi à peu près tout le monde : tous ceux qu’il a servis, tous ceux avec lesquels il a travaillé. Il a trahi ses idées, ses convictions, et aujourd’hui, il veut toucher la rançon de ses trahisons. C’est pour ça que Nicolas Sarkozy met en garde notamment Alain Juppé contre le risque qu’il y a aujourd’hui à faire cette espèce de cohabitation avec François Bayrou.
"
Le feuilleton Sarkozy vs. Bayrou n'est donc pas terminé...
#JeNeSoutiensPasLeServicePublic
Alors que les salariés d’iTélé vont entamer lundi leur troisième semaine de grève , peu de politiques se sont engagés auprès d’eux. Par peur de Vincent Bolloré , assure Benoît Hamon. Interrogé sur cette situation de crise, Éric Ciotti a dit qu’aucun actionnaire "ne peut tout se permettre, qu’il soit dans le privé ou dans le public". Et en a profité pour rebondir très rapidement sur… le service public qui, selon lui, ne fait pas assez preuve d’"indépendance" (et tape trop fort sur son poulain Nicolas Sarkozy) :
"Il faut aussi qu’il y ait une indépendance, une liberté, une objectivité sur le service public. Quand j’ai vu la semaine qui s’est assimilée à une baisse de Nicolas Sarkozy, quand je vois qu’il y a eu trois passages très marquants sur le service public : ce reportage scandaleux sur Bygmalion - scandaleux ! - qui ne tenait qu’une version - qu’une version ! - absolument rien de contradictoire. Il y avait d’ailleurs dans des magazines de presse qui ont fait une enquête sérieuse la semaine d’après, il y avait des éléments qui ont été occultés. Il y a eu qu’une thèse - qu’une thèse ! - qui a été défendue dans ce reportage à charge contre Nicolas Sarkozy ; quand je vois la place qu’on a donnée dans un 20 heures à Patrick Buisson, qui fait un livre à charge contre Nicolas Sarkozy ; quand je vois que le reportage sur la campagne de la primaire est réalisé par un des adversaires notoires de Nicolas Sarkozy, en prime-time, sur le service public, je dis que l’indépendance, oui, vous avez raison, elle doit être faite, mais elle doit être partout. Et je dirais peut-être l’indépendance plus encore dans le service public, parce que le service public, il appartient à tous, il est financé par le contribuable et le contribuable, il attend une objectivité et une neutralité totale.
"
En attendant, Éric Ciotti, s'il se dit "attaché à l’indépendance, à la liberté de la presse" n’a toujours pas manifesté son soutien aux salariés grévistes d’iTélé .
- Benoît Hamon
#Le prix du déni
Invité de BFMTV ce dimanche, Benoît Hamon revient sur les confidences de François Hollande contenues dans le livre Un président ne devrait pas dire ça… (Editions Stock). Le candidat à la primaire de la gauche estime que le chef de l’Etat paie aujourd’hui le "prix du déni" pour avoir "désorienté les électeurs de gauche". Il dit :
"Je pense que tout ça, c’est le prix du déni. Le déni d’une politique qui n’a cessé depuis plusieurs années de désorienter les électeurs de gauche qui avaient fait confiance à François Hollande […] Ce déni-là, il a un prix. Et le prix aujourd’hui, c’est cette forme d’effondrement de l’exécutif […] qui, confronté à cette forme de mécontentement des Français en général mais particulièrement de l’électorat de gauche. Cette affaissement de l’exécutif nous amène à observer que le président de la république, quand il fait des révélations aux journalistes, se retrouve bien seul, bien isolé, au point même que son Premier ministre aujourd’hui prenne ses distances.
"
#Hollande candidat
S’il critique les actions du Président, Benoît Hamon souhaite cependant qu’il soit candidat à la primaire de la gauche. "Il faudrait qu’il dise sa part de vérité devant les Français", estime le député des Yvelines. Il dit sur BFMTV :
"Candidat, à l’évidence, il peut l’être. J’ai même envie de vous dire ‘il devrait l’être’. Car quand on vit l'épreuve de l'impopularité, je pense qu’il a envie de s’expliquer. Il faudrait qu'il dise sa part de vérité cette fois-ci devant les Français. Je pense que ce serait légitime. Que Manuel Valls veuille le remplacer, ça n’échappe à personne. Si c’est lui, moi, ça ne me gêne pas non plus.
"
- Bruno Le Maire
#Et la mallette nucléaire, alors ?
Les révélations de François Hollande sur les assassinats ciblés de jihadistes, dans Un Président ne devrait pas dire ça... (Stock), sont de loin ce qui a le plus choqué la classe politique. L’aveu aurait dû faire "un énorme scandale" , selon François Fillon, quand Pierre Lellouche estime que la question de la destitution est posée . En colère, Bruno Le Maire a ironisé sur d’éventuelles révélations encore plus graves :
"[François Hollande] a plus qu’abîmé la fonction présidentielle. Il l’a dévalorisée, dégradée et il ne s’est jamais mis à la hauteur de la confiance que les Français avaient mis en lui. Enfin, qu’est-ce qu’on va voir dans le prochain livre ? On va le voir en train d’ouvrir la mallette nucléaire, de montrer les codes aux journalistes et d'expliquer comment on va lancer un missile M51 sur la Chine ? C’est ça qu’on va voir bientôt ? [...] Quand on est responsable de la protection des Français, on n’expose pas les secrets qu’il a exposés dedans.
"
C’est en partie pour cette raison que le député LR de l’Eure juge que Manuel Valls "serait un adversaire plus digne" pour la présidentielle de 2017. "S’il y a du renouvellement à droite, il faut peut-être aussi qu’il y en ait ailleurs", développe-t-il.
- Gérard Collomb
#Macron, la (seule) solution anti-Le Pen
Depuis les premiers pas d’Emmanuel Macron, le sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb le soutient. Invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro , ce dimanche 30 octobre, il a jugé que l’ancien ministre de l’Economie était "le seul capable" à gauche "d'empêcher Marine Le Pen d'être au second tour" de l'élection présidentielle de 2017. Il dit :
"Ce qu'apporte aussi Emmanuel Macron, c'est de [...] déranger le système et il y a des gens qui, aujourd'hui, sans être d'extrême droite, en ont marre de ce système et donc vont voter pour Marine Le Pen pour dire ‘allez, on nettoie tout’. Emmanuel Macron peut capter une partie de cet électorat-là qui est aujourd'hui désespéré et donc empêcher Marine Le Pen d'être au second tour.
"
Et François Hollande alors ? Pour Gérard Collomb, le chef de l’Etat n’a pas l’autorité naturelle d’un patron. "Il est à 4% dans les sondages, explique-t-il, je ne vois pas comment il pourrait remonter et faire en sorte que la gauche se qualifie au second tour".