Il va falloir choisir et vite. Voilà le message envoyé par Emmanuel Macron aux élus qui hésitent encore entre leur parti actuel et En Marche !, mardi 28 mars. Au cours d'une conférence de presse consacrée notamment aux contours de son éventuelle future majorité parlementaire, le candidat à l'Élysée a précisé deux choses : la plupart des investitures seront accordées avant le second tour de la présidentielle et ceux qui en bénéficieront devront "se rattacher politiquement et administrativement" à son mouvement. En clair : les ambitieux devront se décider avant de savoir qui sera le vainqueur de la présidentielle, puis former un groupe parlementaire uni derrière son chef. Les opportunistes de tous horizons sont donc prévenus.
"Chacun de nos candidats sera investi sous la bannière de la majorité présidentielle et non d'une étiquette ancienne et devra se rattacher politiquement et administrativement à cette majorité", a ainsi indiqué Emmanuel Macron. Ce qui, au passage, permettra à En Marche ! de recevoir les financements publics non négligeables accordés aux partis en fonction de leur nombre d'élus, comme l'a souligné un journaliste de Public Sénat :
Macron veut donc un groupe parlementaire et le rattachement permet le financement public du parti (environ 40.000 € par parlementaire) 2/2
— François Vignal (@francoisvi) 28 mars 2017
Excluant ainsi une double étiquette avec En Marche !, Emmanuel Macron a défendu "un mouvement ouvert et cohérent" mais refusé à nouveau tout "accord d'appareil", y compris avec le MoDem. Voilà tout un chacun sommé de choisir clairement son camp, au risque de se faire exclure de son parti historique en cas de ralliement à En Marche !. Les Républicains se montrent intraitables à ce niveau-là, contrairement au PS, par exemple.
Quant à l'annonce des investitures, le candidat a déclaré :
"Par vagues successives dans les prochaines semaines et d'ici au lendemain du second tour de la présidentielle, nous investirons 577 candidats.
"
Une "part mineure" de candidats seront investis après le second tour (le 7 mai), a-t-il cependant nuancé, disant croire "au temps politique" et soulignant qu'"il ne faut pas jouer une étape avant d'avoir joué la première", alors que la "priorité sur les prochaines semaines est l'élection présidentielle". Globalement, les élus LR ou PS qui attendraient son (éventuelle) élection à la présidence de la République pour lui déclarer leur soutien n'obtiendraient donc rien de sa part sur un plan électoral.
"La question de la majorité ne se pose pas à nous", a encore affirmé Emmanuel Macron. "Elle sera obtenue grâce à la cohérence dont les Français ont toujours fait preuve. Si c'est notre projet qui est choisi [à la présidentielle], il ne fait pas de doute que les Français iront jusqu'au bout de leur choix et nous donneront les moyens de l'appliquer". L'ancien ministre a fait état de 14.000 candidatures recueillies à ce stade, d'une "qualité remarquable", promettant des candidats "pour moitié issus de la société civile" et pour moitié des femmes.