Les 5 arguments de François Fillon pour relativiser tous les sondages (sauf les bons)

Publié à 08h37, le 20 mai 2016 , Modifié à 09h08, le 20 mai 2016

Les 5 arguments de François Fillon pour relativiser tous les sondages (sauf les bons)
François Fillon se désintéressant totalement des sondages lors de son récent voyage en Guadeloupe. © Helene Valenzuela / AFP

Parmi les "gros" candidats à la primaire de la droite, François Fillon est peut-être celui qui est le plus souvent ramené à ses sondages, mauvais en l'occurrence. Alors forcément, l'ancien Premier ministre a tout plein d'arguments pour expliquer que ces enquêtes d'opinion ne "veulent rien dire". Cinq principaux, pour être précis.

Enfin... Il faudrait peut-être quand même voir à ne pas jeter les bons sondages avec l'eau des mauvais. Ainsi le député de la Sarthe prend-il opportunément soin, dans cette critique méthodique de l'exercice sondagier, de souligner que certaines enquêtes lui sont au contraire favorables, ce qu'il serait sympa de ne pas occulter, merci pour lui.

Petite revue de détail de l'argumentaire filloniste anti-sondages (sauf certains).



  • 1 - Sondagera bien qui sondagera le dernier

Dans Le Parisien vendredi 20 mai, François Fillon assure encore une fois que sa cote à six mois de l'échéance n'est peut-être pas optimale mais qu'on va voir ce qu'on va voir le moment venu :

 

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Les Français n'ont pas encore la tête à la primaire. Alors les sondages... C'est purement virtuel. Au final, ça va se jouer projet contre projet. Et là, on verra bien celui qui est le plus cohérent.

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Auprès de VSD ce jeudi, il dégainait déjà cet argument : "La droite n’a encore jamais organisé de primaire, c’est un objet nouveau. Les Français ne savent ni comment elle sera organisée, ni quels en seront les candidats. Et, à six mois de l’échéance, ils se sentent très éloignés de cette préoccupation."



  • 2 - Français échaudé craint la Cocoe

François Fillon a aussi des options beaucoup plus offensives dans sa besace pour dézinguer ce système des sondages. Toujours dans les colonnes de VSD, il balançait ainsi :

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De plus, beaucoup de Français se méfient, ils ont le souvenir de la façon dont Jean-François Copé avait triché !

 

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Ou comment remettre sur le tapis cet épisode - que tout le monde à droite veut pourtant oublier - de la guerre qui l'avait opposé à Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP en 2012. Un Jean-François Copé qui est lui aussi candidat à la primaire aujourd'hui...



  • 3 - Mais demandez aux vrais gens, aussi

Mais ce n'est pas tout. Si ces sondages sont pourris, c'est aussi parce que l'éventail de Français testés ne représente pas l'électorat attendu de la primaire. À VSD jeudi, il disait :

 

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L’échantillon sur lequel les sondeurs travaillent actuellement pour mesurer les intentions de vote est réducteur. Il s’agit de militants de droite qui savent et disent qu’ils voteront.

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Forcément, si on ne demande pas leur avis à ceux qui ne savent pas encore qu'ils voteront...



  • 4 - Et mon livre, on en parle ? 

En novembre dernier, il avançait déjà un autre argument : le succès de son livre en librairie. Il affirmait : 

 

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C’est la preuve que les sondages pour la primaire ne veulent rien dire.

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Et crac.



  • 5 - Vous avez vu ces bons sondages ?

On a donc compris François Fillon : les sondages sur un échantillon "réducteur" à six mois d'une échéance pour laquelle plein de gens qui détestent Jean-François Copé ne savent pas encore qu'ils vont voter, c'est nul. Sauf ceux qui placent François Fillon en bonne position, évidemment.

Dans VSD ce 19 mai toujours, il prenait le soin de préciser, en conclusion :

 

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Enfin, si l’on analyse tous les autres sondages [ceux qui ne concernent pas que la primaire, ndlr], je me place en deuxième position, derrière Alain Juppé, qui caracole en tête depuis que le système médiatique l’y a installé, mais loin devant Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire. Tout cela va encore bouger.

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Forcément, c'est beaucoup plus pratique de voir les choses ainsi.



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