Les bons conseils d'Adeline Hazan pour sauver la presse écrite

Publié à 12h01, le 22 octobre 2012 , Modifié à 14h29, le 22 octobre 2012

Les bons conseils d'Adeline Hazan pour sauver la presse écrite
Adeline Hazan, la maire de Reims, lors de la campagne 2012 (photo MaxPPP)

RECOS - Patrons de presse, misez sur "le fond"à l’heure où "l’information brute est retransmise sans recul sur le web". Pouvoirs publics, "aidez, soutenez, secourez" les médias. Adeline Hazan, la maire de Reims, une proche de Martine Aubry, signe, ce lundi, une tribune publiée par Libération, aux airs d’audit de la presse, adressée aux éditeurs et aux politiques.

 

  1. "C’est à nous d’aider nos médias à franchir ce cap"

    Sur liberation.fr

    Tout se passe comme si la mort des médias locaux était inexorable, les plans de licenciement inévitables, la fin de la presse écrite … 

    La menaced’un plan social à l’Union, le titre de PQR implanté à Reims, met Adeline Hazan, la maire socialiste de la ville, en colère.

    Et la pousse à détailler, dans une tribune publiée par Libération ce lundi 22 octobre (lien payant, mais le textea été mis à disposition par l’élue sur son blog), les moyens de la "sauver", en déclinant tour à tour les obligations pesant, sur les éditeurs de presse et les "élus locaux et pouvoirs publics".

    Son constat :

    La maire de Reims s’appuie sur plusieurs cas récents de plans sociaux dans la presse quotidienne régionale – la "PQR" - dans des titres aussi variés que Paru Vendu (journal de petites annonces), Paris Normandie (quotidien régional tiré à un peu plus de 50.000 exemplaires), ou l’Union, son journal, donc, pour dérouler son audit.

    PQR et presse quotidienne nationale - PQN – souffrent, explique-t-elle, peu ou prou des mêmes maux, et doivent "renouveler leur modèle économique pour conquérir les jeunes", assure l’élue :

    Prises dans un étau, tiraillées entre la qualité de l’information et la rentabilité économique qui exige de la produire « vite », la PQR et la PQN ont du mal à faire valoir leur plus-value.

    La reco faite aux éditeurs de presse : "misez sur le fond"

    Passé ce constat, l’élue détaille sa recommandation stratégique aux éditeurs, aux journalistes – bref, livre sa recommandation sur les projets éditoriaux qui permettront, à ses yeux, ce sauvetage :

    Quelle peut-être cette plus-value quand l’information brute est retransmise sans recul sur le Web ? Le fond.

    Et suggère autant de modes de traitement :

    L’investigation, l’enquête, le reportage : tout ce que les médias et les journalistes n’ont plus le temps, plus l’argent de faire.

    Le rôle des pouvoirs publics : « aider, soutenir, secourir »

    Parallèlement, la politique lance également un message aux "élus locaux et pouvoirs publics" :

    C’est à nous d’aider nos médias à franchir ce cap, de soutenir les nouvelles initiatives, de secourir ces titres […].

    Et de détailler la mission, très vaste à ses yeux, qui, juge-t-elle, incombe aux pouvoirs locaux dans l’accompagnement de la mutation des modèles économiques de l’information :

    C’est à nous de soutenir leur indépendance,

    de protéger la liberté de la presse,

    de veiller à la diversité des canaux d’information,

    de garantir dans nos territoires les conditions d’exercice d’un journalisme restauré dans sa vocation première : informer un public qui ne croira pas sur parole.

    Cette série de recommandations de la maire de Reims intervient dans un contexte où les politiques se saisissent de la question de la transition numérique de la presse.

    Après des jugements définitifs sur la qualité des contenus éditoriaux en ligne, la ministre de la Culture et de la communication, Aurélie Filippetti, a soutenu, devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée, le principe de l’instauration d’un droit voisin applicable aux moteurs de recherches, qui lui a valu une campagne courroucée de Google France.

Du rab sur le Lab

PlusPlus