Les choses se compliquent sérieusement du côté de la rue de Vaugirard. La Cour de cassation a validé, mardi 22 mars, l'immense majorité des écoutes entre Nicolas Sarkozy et son avocat, qui avaient valu à l'ancien chef de l'État une mise en examen pour "corruption active" et "trafic d'influence actif". Une décision qui ouvre la voie à un procès en correctionnelle d'ici à 2017 et qui inquiète donc jusque dans les rangs des fidèles du président de LR, d'ordinaire si prompts à présenter leur champion comme un homme "serein" et sûr de son bon droit.
Alors certes, il y en a, à l'instar de Brice Hortefeux ou Éric Woerth, qui s'en tiennent à des commentaires classiques. "Que la justice indépendante fasse son travail !", balaye le premier dans Le Parisien ce mercredi 23 mars. "Il faut garder son sang-froid, la présomption d'innocence s'applique plus que jamais, je suis bien placé pour le dire", élude le second auprès du Figaro. Mais en off, certains sont beaucoup plus prolixes et font part de leurs doutes.
C'est le cas de cet "hypersarkozyste" cité par Le Parisien :
"La vache, c'est cuit, il va être renvoyé en correctionnelle !
"
Ou encore ce proche, dans le même journal :
"Avec des casseroles comme ça, ils [les militants] ne vont jamais voter pour lui [à la primaire]...
"
Un autre, cette fois dans les colonnes du Figaro : "Je redoute le jour où ils vont annoncer que Sarkozy est renvoyé en correctionnelle." Des propos qui confirment la tourmente qui s'empare du camp Sarkozy, comme le laissait entrevoir ce soutien dans Le Parisien mardi :
"Si cette décision [la validité des écoutes, ndlr] est confirmée en cassation, c'est terrible pour lui. Il va faire campagne avec une grosse épée de Damoclès au-dessus de lui. Un candidat renvoyé en correctionnelle, on n'a jamais vu ça.
"
La décision est tombée, et elle n'est vraiment pas favorable au patron de LR. Qui reste cependant déterminé à se battre sur le front judiciaire, son avocat fustigeant une "procédure malade" et "susceptible d'entraîner la condamnation de la France à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH)".
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