"Mais c'est une infamie Madame, c'est un montage, c'est une infamie!".
Face aux nouvelles révélations de Mediapart quant au financement de sa campagne en 2007, Nicolas Sarkozy joue la carte de l'homme scandalisé avant d'attaquer la crédibilité du site d'Edwy Plenel : "Mediapart est coutumier du mensonge. C'est une officine au service de la gauche".
Mediapart, une "officine au service de la gauche"
Sur canaplus.fr
Devant les nouveaux documents diffusés par Mediapart, le Président-candidat a crié à l'ignominie ce 29 avril dans Dimanche Plus, répétant en boucle son indignation :
Madame c'est une infamie, c'est une infamie Madame, une infamie ! Quand je pense qu'il y a des journalistes qui osent donner du crédit au fils Khadafi, aux services secrets de Monsieur Kadhafi ! (...)
C'est un montage, c'est une infamie, c'est un montage !
Passage visible à partir de 29.22 :
A la manière de son Premier ministre le matin-même sur Europe 1, Nicolas Sarkozy a ensuite entrepris de discréditer le site d'Edwy Plenel :
Mediapart est coutumier du mensonge. Mediapart, c'est quoi? C'est une officine au service de la gauche.
Quelques heures plus tôt, François Fillon affirmait que Mediapart était "une officine financée par de riches amis" de François Hollande qui "n'a de cesse de vouloir traîner dans la boue le président de la République".
Le 28 avril, Mediapart a publié un document libyen : il montre que le régime de Kadhafi aurait choisi d'"appuyer la campagne électorale" du candidat UMP en 2007, pour un montant de 50 millions d'euros. Les proches de Nicolas Sarkozy crient au faux document.
Cela fait plusieurs mois que Mediapart cherche à prouver les financements occultes de la campagne de 2007. Le 12 mars, dans l'émission Parole de candidat, Laurence Ferrari interrogeait déjà Nicolas Sarkozy sur l'éventuel financement illégal du gouvernement libyen. Même indignation de la part du Président-candidat, qui avait refusé de répondre à une telle question :
Quand on cite Monsieur Kadhafi, son fils (...) un régime de dictateurs, d'assassins dont la crédibilité est proche de zéro, et quand on reprend à son compte les questions qu'ils posaient, franchement je pense qu'on est assez bas dans le débat politique.