Libération/Fabius : le journal et Nicolas Demorand s’expliquent

Publié à 06h57, le 09 avril 2013 , Modifié à 06h57, le 09 avril 2013

Libération/Fabius : le journal et Nicolas Demorand s’expliquent

MISE AU POINT -L’affaire Libération/Fabius a provoqué, lundi 8 avril, une polémique politico-médiatique d’ampleur. Libération devait-il citer Laurent Fabius et relayer une rumeur ?

Face aux accusations et aux critiques, internes comme externes, le directeur du quotidien se justifie dans l’édition de ce mardi 9 avril de Libération et explique la décision de son journal de publier cet article controversé. 

Pour Nicolas Demorand, il s’agissait là d’un "fait politique majeur" :

Comment une rumeur a pu devenir, l'espace d'un week-end, un motif d'affolement pour l'exécutif et, à ce titre, un fait politique majeur ?

C'est la seule question à laquelle Libération entendait répondre.

Et d’insister, expliquant avoir voulu "reconstituer la cartographie de ce qui ressemble à un mouvement de très grande nervosité au creux d’un week-end anodin" :

Cette panique, fondée sur une rumeur, est un fait politique en soi.

Le point de départ de "l’enquête" du quotidien, selon le boss de Libé

Pendant 72 heures, une rumeur tétanise une partie de l’exécutif et court dans les rédactions.

L’argument, avancé dans l’article, d’un bruissement important des réseaux sociaux, n’arrive que plus tard sous la plume du journaliste qui souligne que le nom de Laurent Fabius circulait dans les rédactions et que Libération aurait très bien pu écrire l’article sans jamais citer le nom du ministre.

Mais Nicolas Demorand a préféré éviter ce qu'il semble considéré comme une hypocrisie, à savoir jouer sur les mots en signalant "un poids lourds du gouvernement", parlant ainsi "aux initiés".

Voilà comment nous aurions pu écrire l’article en question : sans jamais citer le nom ayant occupé tous les esprits pendant le week-end, le nom cité par tous dans les milieux politique et médiatique.

"Si Libération a donc fait le choix de publier le nom de Laurent Fabius et donné la parole à son avocat, c'est tout simplement pour partager avec ses lecteurs les informations en notre possession à l'instant où le journal part à l'imprimerie", conclut Nicolas Demorand.

Mais le patron de Libé s’interroge en fin de ce petit texte justificatif. Et reconnait que le message a été mal interprété. Une petite remise en question :

De l'incompréhension a pourtant accueilli notre travail, que ce soit à l'intérieur du journal ou à l'extérieur.

Nous en prenons évidemment notre part : un message mal reçu pose à son émetteur des questions auxquelles il se doit de répondre, afin de lever doutes et ambiguïtés sur sa démarche. C'est chose faite.

Du rab sur le Lab

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