Marion Maréchal-Le Pen n'adhère toujours pas au discours féministe que tente de s'accaparer le FN

Publié à 07h17, le 06 septembre 2016 , Modifié à 07h24, le 06 septembre 2016

Marion Maréchal-Le Pen n'adhère toujours pas au discours féministe que tente de s'accaparer le FN
Marion Maréchal-Le Pen © Valery HACHE / AFP

Le FN, sous l'impulsion de sa présidente Marine Le Pen, tente de se faire passer depuis quelques mois pour un grand parti féministe. Ce n'était pourtant pas gagné, surtout pour qui a vu de ses yeux certains frontistes molester et insulter et appeler au viol des Femen venues perturber le discours du 1er mai 2015 de la cheffe frontiste , par exemple. Mais le mouvement a tenu bon et s'est forgé une virginité féministe en développant - notamment  - l'idée que les migrants menacent la sécurité et la liberté des femmes mais que le FN, anti-migrants, pouvait les protéger. Les agressions sexuelles observées lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, l'an dernier, à Cologne , ont alimenté cette théorie.

C'est ainsi que l'on a entendu, le 1er mai 2016, Sophie Montel défendre la contraception et l'avortement depuis la tribune du "banquet patriote" organisé à la place du traditionnel défilé du FN. C'est ainsi que l'on a vu Marine Le Pen s'exprimer en "femme française libre" et citer Simone de Beauvoir, Elisabeth Badinter, Olympes de Gouges…

Mais, au sein du parti, tout le monde ne souscrit pas à cette mouvance féministe. Marion Maréchal-Le Pen, par exemple, n'est pas particulièrement sensible à ce genre de discours. On l'avait déjà plutôt remarqué lorsque, durant la campagne des régionales en PACA, la tête de liste FN avait promis, en cas d'élection, de supprimer les subventions de la région aux plannings familiaux . La députée du Vaucluse confirme donc ce mardi 6 septembre.

Interrogée par Le Parisien , l'élue réagit à la possible absence de Nathalie Kosciusko-Morizet de la primaire de la droite , absence qui ferait de ce scrutin un combat réservé aux seuls hommes. Et alors ? répond Marion Maréchal-Le Pen, qui refuse de classer les individus dans des catégories sexuelles. Elle dit au Parisien :

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Je n'ai jamais compris les combats qui enferment dans des communautés, des catégories. J'ai toujours le sentiment qu'à travers ces combats féministes, on s'enferme dans une espèce de logiciel victimaire qui me dérange beaucoup. Il fut un temps où on s'enorgueillissait d'être des héros. Aujourd'hui, on s'enorgueillit d'être des victimes.

 

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Un peu plus et Marion Maréchal-Le Pen, qui refuse de catégoriser les personnes même en fonction de leur sexe, allait défendre la "théorie du genre"...

Mais c'est aussi et surtout le côté "victimaire" qui irrite la députée FN du Vaucluse dans ces combats féministes. Les intéressées apprécieront de se voir désigner ainsi.

En janvier 2016, l'élue frontiste avait fustigé le soi-disant manque de réactions "de la part des féministes de gauche qui sont les premières à hurler au sexisme à la première déclaration, qui passent leur temps à s'indigner du sexisme de la grammaire et à faire des drames lorsqu'on dit 'madame le ministre' mais qui sur l'histoire de ces centaines de viols ont été très peu audibles".   

 

 

 

[BONUS TRACK] Un nouvel euro dans la machine

 

Le drame familial des Le Pen n'est toujours pas terminé et les belligérants continuent d'étaler leurs divisions sur la place publique. Ce mardi, c'est au tour de Marion Maréchal-Le Pen de remettre un euro dans la machine en critiquant ouvertement son grand-père, Jean-Marie Le Pen, après que ce dernier a annoncé son intention de présenter des candidats lors des prochaines législatives .

Le commentaire de sa petite-fille dans Le Parisien est sympatoche :

 

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Ce n'est pas son rôle et c'est même un peu dommage qu'il se perde dans des calculs politiciens qui n'ont pas beaucoup d'avenir. Ce n'est pas à la mesure de l'homme

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