MEA CULPA MAIS... -Elle reconnaît une grosse boulette. Ce qui ne l'empêche pas de lâcher ses coups pour régler ses comptes. Dans son livre Au cœur de l'État (Plon) à paraître ce jeudi 7 mars, Michèle Alliot-Marie accuse explicitement l'entourage d'Alain Juppé d'avoir attisé la polémique sur ses vacances tunisiennes notamment via les réseaux sociaux.
Ce sont deux petites lignes à lire page 270. A la fin du livre, dans le dernier chapitre intitulé La Chausse-trappe tunisienne, l'ancienne ministre de la Justice et de la Défense revient en détail sur le séjour en famille en Tunisie au début de la Révolution qui a emporté Ben Ali et lui a coûté sa place au gouvernement.
Deux ans plus tard, elle "assume une vraie erreur d'appréciation" - s'être rendue sur place - et d'avoir eu le "tort" de "sous-estimer la polémique" même si elle estime s'être trouvée "au mauvais endroit au mauvais moment".
Cette gaulliste écrit également, qu'à peine nommée ministre des Affaires Étrangères, en novembre 2010 :
"Deux importants membres du gouvernement tentent, me dit mon entourage , de me faire remplacer, à peine nommée à ce poste.
L'un d'eux, qui avait déjà postulé auparavant, espère prendre ma place.
Quelques échos désagréables fuitent dans la presse. Je préfère penser qu'ils viennent de l'Administration truffée de sympathisants socialistes ou d'obligés d'Alain Juppé ou de Dominique de Villepin dont je sais qu'ils ne sont pas mes plus grands fans.
"
Michèle Alliot-Marie poursuit, quelques pages plus loin :
"Plusieurs fois par jour, des journalistes venaient faire confirmer par mon cabinet des scoops, tous plus faux les uns que les autres. A se demander d'où venaient les pseudo-informations, et pourquoi...
Les réseaux sociaux faisaient monter la pression. Nous avons retracé certains messages qui venaient curieusement du nord de l'Aquitaine.
"
Coïncidence, Alain Juppé, est justement le maire de Bordeaux, en Gironde, au nord de l'Aquitaine.
Ce n'est pas la première fois qu'elle reproche aux réseaux sociaux "d'envenimer les choses ". Mais, cette fois-ci, elle cible clairement ses ennemis à l'UMP.
Interrogé par le Lab, l'entourage de Michèle Alliot-Marie se fait plus précis sans toutefois prononcer le nom de l'homme qui a succédé à Alliot-Marie au Quai d'Orsay :
"Nous avons simplement pris un certains nombres de tweets, messages sur Facebook, commentaires en bas de certains sites, nous avons regardé les noms de leurs auteurs.
Et nous avons reconnu les patronymes du réseau proche et élargi d'un célèbre homme politique du nord de l'Aquitaine.
"
Et l'avenir ? Après s'être portée en vain volontaire, cet été, pour devenir présidente par intérim de l'UMP , MAM, toujours aussi énigmatique, écrit : "le jour où j'arrêterai, c'est que je n'en aurai plus envie. Ce n'est pas encore le cas." Son entourage promet "des surprises".