Montebourg condamné pour atteinte à la présomption d'innocence de Jean-Noël Guérini

Publié à 16h46, le 17 décembre 2012 , Modifié à 17h04, le 17 décembre 2012

Montebourg condamné pour atteinte à la présomption d'innocence de Jean-Noël Guérini
(Maxppp)

Le ministre du redressement productif a été condamné lundi 17 décembre à verser 2000 euros de dommages et intérêts, pour atteinte à la présomption d'innocence du sénateur socialiste Jean-Noël Guérini.

Cette condamnation fait suite à une interview datée du 29 mars 2011  publiée par le quotidien La Provence, dans laquelle Arnaud Montebourg réagissait à la mise en examen d'Alexandre Guérini dans une vaste affaire de marchés publics.

Arnaud Montebourg estimait alors que :

Aucune de ces activités ne pouvait aboutir sans la complicité de son frère, Jean-Noël [Guérini, président du département des Bouches-du-Rhône et patron de la fédération départementale du PS], et sans l'appui de ce dernier. Complicité que révèlent de nombreuses pièces versées à la justice et à Martine Aubry.

La 17e chambre civile du tribunal de grande instance (TGI) de Paris a conclu que le terme de complicité devait en l'occurence être compris au "sens pénal du terme".

A l'époque de cette interview, Arnaud Montebourg avait remis un rapport demandant la mise sous tutelle de la fédération PS des Bouches du Rhône , évoquant notamment "les dérives les plus graves dans l'usage de l'argent public." Sans parvenir pour autant à évincer Jean-Noël Guérini.

Celui-ci a finalement été  mis en examen  pour "association de malfaiteurs" le 8 septembre 2011. Six mois après les propos tenus par Arnaud Montebourg.

Cette condamnation d'un membre du gouvernement interroge une nouvelle fois la promesse faite par François Hollande à la veille de son élection de ne pas s'entourer de personnalités ayant été l'objet d'un jugement ou d'une condamnation.

Dans les épisodes précédents :

- En mai dernier, Arnaud Montebourg avait déjà été condamnéà verser 1 euro symbolique d'amende pour avoir qualifié les anciens dirigeant de l'entreprise SeaFrance d'"escrocs".  Malgré les critiques de plusieurs membres de l'opposition qui réclamaient sa démission, Arnaud Montebourg était resté au gouvernement.

- Harlem Désir a également soulevé les critiques : l'actuel premier secrétaire ayant été condamné en 1998 à dix-huit mois de prison avec sursis et 30.000 francs d'amende (4.573 euros) pour avoir perçu illégalement au cours de cette période 202.560 francs (30.880 euros) de salaires, de l'Association régionale pour la formation et l'éducation des migrants (Arfem), basée à Lille.

- Le chef du gouvernement lui-même s'était  trouvé dans l'embarras, au lendemain de l'élection de François Hollande. Une ancienne condamnation pour favoritisme, datant de 1997 avait refait surface, obligeant Jean-Marc Ayrault à se justifier. Le tout nouveau Premier Ministre avait alors affirmé que sa probité personnelle n'avait "jamais été mise en cause" personnellement. "Honnête homme je suis, honnête homme je resterai", avait-il assuré.

Cette nouvelle condamnation d'un membre du gouvernement remet encore une fois en cause la parole du candidat Hollande.

De son côté, Jean-Marc Ayrault a très vite assuré Arnaud Montebourg de son soutien :

Je ne crois pas que ça soit un motif de démission. C'est une simple étape judiciaire. J'ai toute confiance pour qu'Arnaud Montebourg continue d'exercer sa mission au sein du gouvernement.

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