Morin/Lagarde: la guerre qui fragilise le rassemblement au centre

Publié à 11h35, le 20 juillet 2012 , Modifié à 12h14, le 20 juillet 2012

Morin/Lagarde: la guerre qui fragilise le rassemblement au centre
Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde (Montage avec Maxppp)

Le centre veut se reconstruire, leur groupe parlementaire se muer en parti à part entière… mais les dissensions parmi les personnalités centristes ne sont pas réglées pour autant.

Nouvelle illustration le 19 juillet : tous les élus et militants Nouveau Centre, présidé par Hervé Morin, qui ont décidé de rejoindre la FED, le nouveau parti de Jean-Christophe Lagarde, ont reçu une lettre d’exclusion.

Les alliés deviennent, sur le papier, dissidents. Une démarche assez éloignée des objectifs centristes de "rassemblement".

  1. Exclusion du Nouveau Centre pour les pro-Lagarde

    Les tensions entre Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde menacent-elles l’unité au centre ? Voilà les deux anciens membres du Nouveau Centre en tentative de cohabitation au sein de l’UDI, le tout nouveau groupe parlementaire centriste à l’Assemblée présidé par Jean-Louis Borloo.

    Mais les deux hommes ne s'entendent plus depuis qu'Hervé Morin a décidé de se présenter à la présidentielle sans l'accord unanime de son parti. Jean-Christophe Lagarde, numéro 2 du NC, voulait une candidature centriste unique incarnée par Jean-Louis Borloo. Entre eux, les noms d'oiseau ont fusé par médias interposés.

    L’UDI est censée les rassembler … mais les dissensions persistent. Le 10 juillet, Jean-Christophe Lagarde a créé son propre parti : la Force européenne démocrate (FED), sans renoncer à sa carte du NC. Un parti de plus dans la nébuleuse centriste, alliés aux autres mouvements, mais censé également marquer son indépendance vis-à-vis d’Hervé Morin.

    Une autonomisation que le président du Nouveau Centre n’a pas franchement appréciée. Comme le relate l’AFP, son parti a envoyé une lettre d’exclusionà la trentaine d’élus et de militants qui ont rejoint la FED, Jean-Christophe Lagarde compris. Le porte-parole du NC, Philippe Vigier explique :

    "

    Nous respectons totalement leur démarche mais nos statuts indiquent que l’appartenance au NC est exclusive de toute adhésion à une autre formation politique.

    "

    Le travail trans-partisan est pourtant une tradition chez les centristes. Au sein du groupe parlementaire UDI cohabitent ainsi la majorité des forces centristes existantes comme le NC, les radicaux de Jean-Louis Borloo, l’Alliance centriste de Jean Arthuis et, à présent, la FED.

    Et c’est également sur ce schéma que devrait fonctionner le nouveau parti centriste que Jean-Louis Borloo pourrait créer avant la fin de l’été pour rassembler tous les partis pré-existants : le RDI (Rassemblement des démocrates indépendants).

    A la manière de l’UDF, qui a réuni à sa naissance six composantes du centre jusqu’à la droite, le RDI veut additionner les partis sans les effacer. Mais les anti-Morin critiquent déjà l’attitude "sectaire" du président du NC qui refuse la double appartenance FED/NC. Acceptera-t-il de s’associer à Jean-Christophe Lagarde au sein du RDI ?

    Début juin, Jean-Christophe Lagarde confiait encore au Lab :

    "

    Hervé Morin] est dans une dérive totalement personnelle pour essayer d'exister après sa glorieuse aventure présidentielle qui a ridiculisé les centristes et humilié notre famille par le brio de la campagne.

    "

    Et d’ajouter que le rassemblement ne semblait pas être une option pour Hervé Morin.

    Aujourd’hui, Jean-Christophe Lagarde est porte-parole du groupe parlementaire centriste à l’Assemblée. Groupe dans lequel siège, pour le moment, Hervé Morin. Ambiance.

Du rab sur le Lab

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