BIS - Fallait-il nationaliser temporairement Florange ? L’idée, avancée en novembre 2012 par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait provoqué une polémique avec Jean-Marc Ayrault.
Le Premier ministre avait, après trois jours de négociations, le 30 novembre, écarté définitivement cette hypothèse, provoquant l'ire d’Arnaud Montebourg.
Mais depuis, l’un des multiples locataires de Bercy ne rate pas une occasion de reparler de cet outil à sa disposition qu’est la "nationalisation temporaire". En février déjà, Arnaud Montebourg avait remis l’hypothèse sur la table, en mode "avec la bénédiction de François Hollande".
Rebelote ce samedi 4 mai dans le Monde.
Le quotidien a ainsi mis face-à-face le ministre et trois figures syndicales : "Jean-Pierre Mercier, figure de proue de la CGT à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois", "Edouard Martin, délégué CFDT ArcelorMittal à Florange" et "Nathalie Durand-Prinborgne, secrétaire Force ouvrière (FO) des chantiers navals de Saint-Nazaire". Trois syndicalistes en pointe sur des dossiers sensibles depuis l’accession de François Hollande à l’Elysée.
Et face à eux, Arnaud Montebourg, alors interrogé par Edouard Martin – qu’Aurélie Filippetti voulait présenter aux législatives– a livré une réponse lourde de sens.
Avec plusieurs messages inside.
>> Arnaud Montebourg rappelle qu’il a du se plier, sur ce sujet, à la décision de Jean-Marc Ayrault, avec qui les relations sont notoirement et régulièrement tendues.
>> Il remet en avant le fait qu’il avait proposé à François Hollande sa démission du gouvernement suite à cette divergence de vue avec Matignon. Il explique ici avoir ensuite décidé de rester à ce qu'il définit comme étant "son poste de combat".
>> Enfin, la nationalisation temporaire reste une solution à laquelle pense le gouvernement.
Voici ce qu’il déclare au Monde :
Sur Florange, le premier ministre a fait des choix et ils s'imposent à moi.
J'avais présenté ma démission, puis décidé, à la demande du président de la République, de rester à mon poste de combat.
Mais la solution de la nationalisation temporaire demeure sur la table, c'est un outil à la disposition de tout gouvernement souverain, qui est d'ailleurs utilisé par des pays comme le Japon ou la Nouvelle-Zélande.