Nicolas Sarkozy fait ses adieux à la politique

Publié à 09h42, le 07 mai 2012 , Modifié à 10h03, le 07 mai 2012

Nicolas Sarkozy fait ses adieux à la politique

"J'arrête la politique" : Le Monde rapporte, ce lundi 7 mai, les propos tenus par Nicolas Sarkozy à son entourage le plus proche, dimanche 6 mai vers 19h, à l'Elysée, au moment où le président-sortant apprenait la victoire de François Hollande.

  1. Nicolas Sarkozy: "J'arrête la politique"

    Sur lemonde.fr

    La scène se passe au palais de l’Elysée, dimanche 6 mai, vers 19 heures.

    Les premières estimations, effectuées à partir du dépouillement de bureaux tests, sont formelles : Nicolas Sarkozy est battu, François Hollande accède à l’Elysée - "On a gagnééé, on a gagnééé !", s'exclament d'ailleurs, au même moment, au 59, avenue de Ségur, au siège de campagne du socialiste, ses plus proches.

    Au menu de cette réunion à l'Elysée : les éléments de langage à dérouler, le soir-même, sur les plateaux télés, évidemment. 

    Mais également : l'avenir politique du président-sortant, 57 ans.

    Xavier Bertrand relate la scène, dans un article publié sur LeMonde.fr, lundi 7 mai, à 6h29 :

    "Il nous a dit :

    'Je ne serai plus candidat aux mêmes fonctions.

    Cela ne surprendra personne. Je l'ai dit avant.

    Cela ne créera pas de psychodrame comme avec Jospin'"

    Les deux journalistes signataires de l’article affirment également que, selon plusieurs "conseillers du président", le président sortant a été également un peu plus explicite :

    "Il a dit 'J'arrête la politique'."

    Quelques minutes plus tard, Nicolas Sarkozy traverse Paris, et file à la salle de la Mutualité, dans le cinquième arrondissement.
    Là, aux caméras qui retransmettent évidemment la déclaration en direct, il tire sa révérence : "Je redeviens un Français parmi les Français", sans rien dire de la place qui sera à présent la sienne dans la majorité :

    Une intervention de onze minutes nettement moins explicite que le discours tenu devant ses conseillers.

    Résultat ? Sur les plateaux télés, les figures de droite ne sont pas à l’unisson.

    Il y a ceux "qui étaient" de la réunion à l’Elysée, qui savent ce que les mots d'adieux de Nicolas Sarkozy veulent dire, ceux qui n’y étaient pas, qui spéculent encore sur un possible retour.

    En témoigne cette scène, sur France 2, qui oppose Rama Yade et Nathalie Kosciusko-Morizet.

    Priée de se livrer au commentaire de texte, à proposde l'allocution présidentielle, NKM se lance :
     

    C’est une phrase qu’il a plusieurs fois prononcé avant l’élection. Je suis presque surprise que vous reveniez là-dessus, c’est quelque chose qu’il a dit depuis le mois de janvier. […]

    Il a toujours  dit qu’après une autre vie commencerait.

    Relance : mais est-ce définitif?

    NKM reprend :

    Il n’y a que lui qui peut analyser les mots un à un.

    Je ne vais pas faire l’exégèse des mots.

    Et là, Rama Yade l’interrompt :

    "Ca m’étonnerait qu’elle soit définitive. C’est un président qui est jeune (…) en politique on n’est jamais vraiment mort.

    C’est un combattant. On n’enterre pas les gens comme ça, il aura peut-être des choses à dire, et je ne vois pas qui peut l’en empêcher vu son âge, vu son tempérament."

    Nicolas Sarkozy, lui, tient la même version, depuis le "off" qu'il a tenu, devant les journalistes qui l'accompagnaient en Guyane, au mois de janvier :

    "Si je perds, j'arrête la politique."

    Exactement ce qu'il avait martelé, le 8 mars, interrogé par une auditrice prénommée ... "Giulia", sur RMC :

    Mise à jour:

    Dans un article publié ce lundi 7 mai, en fin d'après-midi, Le Figaro confirme ce retrait "définitif" de la politique de Nicolas Sarkozy, et détaille l'échange qui s'est déroulé, lundi vers 14h, lors d'une réunion du "comité de campagne" du candidat battu, réuni à l'Elysée.

    Voilà les propos attribués à Nicolas Sarkozy à cette occasion :

    "Une page se tourne pour moi.

    Je ne serai pas candidat aux législatives, ni aux élections à venir."

    Et leur exégèse, racontée par Le Figaro :

    Pour être bien sûr qu'il avait compris, un ministre s'est tourné vers un proche collaborateur du président:

    «Ça veut dire qu'il arrête définitivement, c'est ça?»

    «Oui, c'est très clair, tu n'avais pas compris?», a répondu ce proche du président.

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