REMAKE - Après la lutte entre son président, Jean-François Copé, et l'ancien Premier ministre, François Fillon, l'UMP va-t-elle connaitre un nouveau duel fratricide ? Dans son édition du 30 juin, le Journal du Dimanche explique que Nicolas Sarkozy n'a toujours pas digéré les critiques de François Fillon dans un documentaire diffusé le 8 mai dernier sur France 3.
L'opposition entre les deux hommes se fait de plus en plus profonde, et François Fillon avait déjà laissé entendre qu'il était prêt à affronter Nicolas Sarkozy projet contre projet en cas de retour pour l'élection présidentielle de 2017.
La réaction de Nicolas Sarkozy ne s'est pas fait attendre, à en croire les nombreux visiteurs qu'il reçoit dans ses bureaux, rue de Miromesnil, cités dans le JDD. A l'un, il assure :
François crispe la droite
Tandis qu'il réserve à un autre une petite phrase toute en ironie :
François veut que je revienne. Ca doit être psychologique.
"François", pour sa part, ne se montre pas franchement plus amène :
Le pays tout entier n'est pas en train d'attendre Sarkozy comme le Messie.
Un combat à distance qui tend un peu plus les relations entre Sarkozystes et Fillonistes. Côté Sarkozy, le très proche Brice Hortefeux qui s'en prend à "la différence d'approche irréconciliable" sur le FN, la principale critique formulée par François Fillon dans le documentaire sur France 3 :
Fillon n'a jamais rien fait contre le FN. Nicolas Sarkozy a failli le faire disparaître.
Côté Fillon, un ancien ministre cité en "off" :
En même temps, Sarkozy, c'est comme certaines nuits d'amour : t'as pas forcément envie de recommencer.
Alors que l'UMP saura dimanche soir si le principe de renoncer à un nouveau vote sur la présidence de l'UMP, la pomme de discorde entre Jean-François Copé et François Fillon, est bien acté, le principal parti d'opposition peine, à nouveau, à afficher son unité.
>> Bonus track : Bruyant silence
Le JDD rend bien compte de l'ambiguïté du statut de l'ancien chef de l'Etat. L'hebdomadaire explique que Nicolas Sarkozy, officiellement, "ne prépare pas son retour" :
Il se dit "très heureux" dans sa nouvelle vie, loin de la politique, et n'a pas l'intention de rompre son voeu de silence avant "au moins un an".
Mais un peu plus loin, les auteurs de l'article expliquent que "Sarkozy se prépare sans le dire" :
Les choses se mettraient en place de façon "inéluctable", répète-t-il à ses visiteurs sans les éclairer sur la ligne politique de son come-back.
L'expression d'un "voeu de silence" peut en tout cas prêter à sourire tant Nicolas Sarkozy se fait présent dans le débat politique, disséminant jugements et commentaires sur François Hollande et sur sa famille politique.