La première place de l’UMP à l'issue du premier tour des départementales semble conforter la rhétorique de Nicolas Sarkozy, qui entend se poser en meilleur rempart contre le FN depuis son retour en politique active. Pour autant, l’ancien président ne souhaite pas aller jusqu’à mettre en scène un bras de fer avec Marine Le Pen.
L’ex-chef de l’Etat a ainsi rejeté, ce lundi 23 mars, la proposition de Jean-Jacques Bourdin de participer à un débat avec la cheffe du Front national. Sur le plateau de la matinale de BFMTV-RMC, le journaliste avait obtenu l'accord de principe de cette dernière :
"- Jean-Jacques Bourdin : Est-ce que vous accepteriez un face-à-face avec Nicolas Sarkozy, si je l’organise ?
- Marine Le Pen : Mais bien entendu, bien entendu. Avec grand plaisir.
"
Plaisir non partagé par le patron de la droite donc, comme l’a confirmé un peu plus tard un message de Jean-Jacques Bourdin sur son compte Twitter :
Nicolas Sarkozy refuse notre proposition: un débat face à Marine Le Pen .
— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC) 23 Mars 2015Rien de foncièrement surprenant dans cette fin de non-recevoir, au regard de l’attitude de Nicolas Sarkozy ces derniers mois.
En décembre, il avait par exemple refusé le duel proposé par Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS. Motif, selon son entourage et plusieurs informations de presse : pas du niveau d’un ancien président de la République.
Début janvier, Le Point rapportait encore ces propos de Nicolas Sarkozy, éclairants sur l’idée qu’il se fait de son statut :
"Je suis d’abord un ancien chef de l’Etat avant d’être le chef de ma famille politique.
"
Un argument d'autant plus légitime, considère-t-il sans doute, que le FN ne peut même plus se prévaloir du titre de "premier parti de France" qu'il brandissait depuis son succès aux Européennes en 2014.