PRÉSIDENT BIS - Nicolas Sarkozy a un statut à part. De nouveau président de l'UMP, il est aussi ancien président de la République. Ce qui, dans son esprit, lui confère quelques privilèges, comme le fait de ne pas être au même niveau que son homologue du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, à qui il refuse d'adresser la parole.
Si on s'était aperçus de cette réticence de Nicolas Sarkozy à être réduit à son titre de chef de parti, lui ne l'avait jamais clairement explicité. C'est chose faite dans un article du Point, jeudi 22 janvier. L'hebdomadaire raconte à son tour l'épisode du président refusant de répondre aux nombreux appels de Jean-Christophe Cambadélis, jeudi 8 janvier. Le Point rapporte ces propos :
"Qui est ce M. Cambadélis pour vouloir m'appeler ? C'est à François Hollande de m'appeler. J'ai été président de la République. Je suis d'abord un ancien chef de l'État avant d'être le chef de ma famille politique.
"
Taquin, Le Point précise que Nicolas Sarkozy se justifie ainsi "du haut de son septième étage, au siège de l'UMP". Mais le message est on ne peut plus clair : son statut honorifique prend le pas sur l'autre, plus opérationnel. Ce qui, dans la période récente, s'est traduit par quelques manœuvres très remarquées pour ne pas être vu dans une position subalterne.
François Hollande est d'ailleurs bien conscient de cette préoccupation de son prédécesseur à l'Élysée. Dans la gestion des attentats, il a pris le plus grand soin de son ancien (et futur ?) adversaire, évitant tout ce qui pourrait le froisser.
Mais ce double statut pose aussi des questions, certaines voix réclamant que Nicolas Sarkozy renonce à ses avantages d'ancien chef de l'État, en raison justement de sa casquette de chef de parti.
[Bonus Track] Hollande, plus Charlie que charlot
Dans le même article du Point racontant ces heures très tendues à l'Élysée suivant l'attentat contre Charlie Hebdo mercredi 7 janvier, on trouve cette confidence de François Hollande. Le président de la République s'apprête à recevoir la totalité de la classe politique dans son bureau, à tour de rôle. Il a alors cette phrase, rapportée par un témoin :
"Certains d'entre eux me prenaient pour un charlot, ils me soutiendront en tant que Charlie.
"