Patrick Balkany juge que François Fillon doit retirer sa candidature à cause du Penelope Gate

Publié à 09h39, le 04 février 2017 , Modifié à 14h07, le 04 février 2017

Patrick Balkany juge que François Fillon doit retirer sa candidature à cause du Penelope Gate
Patrick Balkany, ou la décontraction incarnée © THOMAS SAMSON AFP

[Disclaimer : à toute personne qui lira ses lignes, Le Lab tient à apporter une précision importante. Non, nous ne sommes pas subitement devenu un site d'information parodique ou satirique. Nous avons bien conscience que certains articles publiés ces derniers jours ont pu semer le doute. Mais tout cela est bien réel. Ceci posé, nous vous invitons à prendre connaissance de ce qui suit en vous garantissant que malgré les apparences, il ne s'agit pas de fake news.] 

Patrick Balkany juge en son âme et conscience que François Fillon ne peut décemment plus être le candidat de la droite à la présidentielle, embourbé qu'il est dans les révélations sur les emplois fictifs présumés de son épouse et de ses enfants. Le député (mais plus pour longtemps) - maire LR de Levallois-Perret l'a dit à iTélé, vendredi 3 février. Au nom de la France, évidemment.

Voici ce qu'il a déclaré : 

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Monsieur Fillon ne peut pas être candidat à la présidentielle. C'est impossible. D'abord parce qu'il entraînerait toute la droite à une défaite certaine. Et donc il faut, pour la France, qu'il se retire et que nous choisissions un nouveau candidat.

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Contentons-nous ici de deux éléments de contexte :

- Patrick Balkany lui-même n'a jamais considéré les choses sous cet angle pour ses candidatures aux élections législatives et municipales, malgré plusieurs condamnations en justice et de nouvelles mises en examen. Il voulait d'ailleurs se présenter l'air de rien aux législatives de juin, avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy, mais il a finalement été amené par son parti à renoncer, devant une intense polémique. Et celle qu'il avait désignée pour prendre sa suite était en fait inéligible.

- Plus qu'une prise de position dictée par la morale et l'exemplarité, cette sortie ressemble fort à un règlement de comptes tout ce qu'il y a de personnel. La Convention nationale d'investiture de LR, présidée par le filloniste Jean-François Lamour, vient de choisir Arnaud de Courson comme candidat aux législatives sur la 5e circonscription des Hauts-de-Seine, celle d'un certain Balkany Patrick. Or, cette personne est un opposant (divers droite) de longue date au boss local qui, en représailles, a décidé de ne plus faire campagne pour François Fillon, allant jusqu'à retirer les affiches du candidat de sa permanence parlementaire.

Après quoi on peut conclure de la sorte : paille/poutre, hôpital/charité, roquefort/camembert, tout ça tout ça. 

Patrick Balkany rejoint en tout cas les premiers élus LR à avoir ouvertement appelé François Fillon à renoncer à sa candidature ou à apporter des preuves concrètes de sa bonne foi. Ils sont majoritairement sarkozystes (Georges Fenech, Renaud Muselier, Sébastien Huyghe) mais on trouve aussi parmi eux un juppéiste (Philippe Gosselin), un ancien candidat à la primaire (Jean-Frédéric Poisson) et même un filloniste (Thierry Benoît). Pour l'heure, le vainqueur incontesté de la primaire (jusqu'ici) a répété qu'il se battrait "jusqu'au bout" et qu'il "sera[it] candidat à cette présidentielle". 





[BONUS TRACK]

Mais si Patrick Balkany réclame donc la tête de François Fillon, ce n'est pas le cas... d'Isabelle Balkany. L'épouse du maire de Levallois-Perret, qui est aussi sa première adjointe, explique en effet au Point ce samedi qu'elle "ne sonne pas l'hallali contre Fillon". Et de préciser au passage qu'en France, on peut tout à fait être élu malgré de gros soucis judiciaires, comme les Balkany l'ont été aux municipales 2014 :

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En ce qui nous concerne, nous avons été livrés aux chiens pendant un an en pleine campagne. Mais nous avons été élus au premier tour. Ça veut dire que, si vous faites bien le job, les électeurs deviennent imperméables au harcèlement médiatique. Il y a de l'affectivité entre eux et nous. Donc ils n'en ont rien à foutre de ce qui vous est reproché. En creux, cela veut aussi dire qu'il y a une perte de crédibilité des médias.

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Quant à l'affaire Filon en elle-même, Isabelle Balkany a une analyse bien personnelle de ce qui est en train de se passer :

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Ce que je vois aujourd'hui, c'est un mélange entre 1789 et le régime de Vichy : 1789 parce qu'il y a un tribunal populaire remplacé par un tribunal médiatique et Vichy parce qu'il y a des délations tous azimuts. C'est inquiétant pour notre démocratie. Les Français sont suffisants et prétentieux. Nous prétendons dans le monde entier incarner la démocratie la plus aboutie. Là, je ne suis pas sûre que nous donnons l'exemple.

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