ANTISARKOZYSME PRIMAIRE - Brice Hortefeux semble *serein et confiant*, comme on dit. Alain Juppé est le favori de la primaire de la droite, devant son champion, Nicolas Sarkozy ? Ce n'est en tous cas pas grâce à ses idées, et cela pourrait bien ne pas durer, veut croire l'ancien ministre de l'Intérieur.
Cité par L'Opinion lundi 4 janvier, l'ami de trente ans de l'ancien chef de l'État se rassure :
"Je vois des gens qui sont pour Juppé mais ils le sont d’abord parce qu’ils sont anti-Sarko. Il suffit de les faire bouger.
"
Le succès juppéiste serait donc uniquement dû à un certain antisarkozysme *primaire*. Mais le positionnement centro-compatible du maire de Bordeaux et de ses soutiens pourrait être contré. Ce qui ressemble assez à la théorie de Nicolas Sarkozy himself sur l'électorat LR, à base de "noyau dur", de "caillou" et de "ricochets" :
"Ce qui compte, c'est le noyau dur. C'est comme le caillou que l'on lance dans l'eau, il y a d'abord un premier ricochet, puis un deuxième, et un troisième. Le noyau dur finit toujours par convaincre les sceptiques.
"
Sous-entendu : plus il avancera des idées, plus le président du parti rameutera les juppéistes dans le giron sarkozyste.
Un "ténor LR qui veut du bien" à Alain Juppé confesse d'ailleurs, toujours dans L'Opinion : "Il y a deux marques dans l’opposition : Sarko et anti-Sarko. Il n’y a pas de marque Juppé. Il va falloir juppéiser l’antisarkozysme."
Alors officiellement, évidemment, les proches de l'ancien président se gardent (pour l'instant) d'attaquer trop frontalement le maire de Bordeaux. Ainsi le même Hortefeux, sur France 2 mardi 5 janvier, explique-t-il :
"Alain Juppé est une personnalité éminente de notre famille politique, qui a exercé des responsabilités très importantes, il a été il y a plus du vingt ans Premier ministre. Les problèmes de la France aujourd'hui ne sont pas exactement, naturellement, ceux qu'ils étaient il y a vingt ans, mais il connaît parfaitement le fonctionnement de l'État.
"
Ou comment faire semblant de le complimenter pour mieux le renvoyer dans le passé. Ce à quoi Alain Juppé a une réponse toute faite, qu'il a donnée ce mardi sur Europe 1 :
"Vous connaissez la chanson de Brassens, 'Le temps ne fait rien à l'affaire'.
"
Polis que nous sommes, on vous laisse compléter les paroles de la chanson.