CRÈVE, POURRITURE MACRONISTE - L'embrouille au sein des Constructifs se poursuit, les élus UDI et LR membres de ce groupe parlementaire ayant visiblement de plus en plus de mal à s'entendre. Alors que ses principaux élus venus de la droite (Thierry Solère et Franck Riester) sont plutôt très bienveillants vis-à-vis d'Emmanuel Macron et du gouvernement, les centristes revendiquent plus frontalement leur statut d'opposants. Preuve en avait été donnée lors du vote du Budget 2018 le 25 octobre : 12 Constructifs avaient voté pour, deux contre et 19 s'étaient abstenus. Une différence d'approche qui est à deux doigts d'entériner l'existence de deux tendances constructives irréconciliables, comme dirait l'autre.
Ainsi Philippe Vigier, député UDI d'Eure-et-Loir, en a gros contre ses collègues Constructifs de droite qui approuvent trop de mesures de l'exécutif. Et pour les discréditer, il explique que ce ne sont que de vulgaires fanzouzes macronistes. Dans Le Monde mardi 31 octobre, celui qui était président du groupe UDI sous la précédente législature balance :
"Les Constructifs de LR, c’est les LRM : les Républicains en marche ! [...] D’un côté, il y a les ultra-macronistes, qui sont les LR sans domicile fixe et en lévitation. De l’autre, il y a les UDI. Nous, on tient bon et on défend nos convictions, sans bouger au gré du vent. Solère et Riester sont ultra-minoritaires. Ils sont alignés sur Macron, ce qui pose un problème existentiel.
"
Rappelons que tout ce petit monde s'était pourtant entendu, dans la foulée des législatives, pour créer un groupe parlementaire entre la droite canal historique et le gouvernement macroniste, se situant officiellement dans l'opposition mais affichant leur volonté d'être "constructifs" envers les réformes qui iraient "dans le bon sens". Et aujourd'hui, dans la partie centriste du groupe, on envoie donc du "macroniste" à la figure des autres comme une insulte...
Dans Le Monde, Philippe Vigier évoque même les "lignes diamétralement opposées" entre les deux composantes des Constructifs. Et nos confrères précisent qu'il "n’exclut pas une implosion du groupe" du fait de ces fractures idéologico-stratégiques.
Pendant ce temps, Franck Riester assurait au Lab le 26 octobre qu'il n'y a "pas de tension" au sein du groupe, évoquant même le lancement "à court terme" d'un "nouveau parti de droite" avec... l'UDI. Disons que ce projet semble désormais avoir du plomb dans l'aile. Et la position a priori plus cohérente du groupe sur le vote du Budget de la Sécurité sociale, mardi 31 octobre (majoritairement contre), ne suffira probablement pas à recoller les morceaux.
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