MOTS DOUX - Christine Albanel était une fidèle collaboratrice de Jacques Chirac. Par la suite, elle a été ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy jusqu'en 2009. Mais pour la primaire de 2016, elle a choisi de soutenir Alain Juppé.
Désormais directrice exécutive chez Orange, Christine Albanel explique son choix dans les colonnes de L'Opinion le 5 juillet. Interrogée sur ce ralliement, elle met en avant la proximité idéologique qui la lie à Alain Juppé. Elle dit :
"C’est pour moi un choix évident. Notre pays a besoin d'un certain nombre de ses qualités : son sens de l'Etat, son expérience, son esprit de modération, sa capacité à se remettre en question et à tirer les enseignements du passé, y compris des erreurs qu’il a pu commettre. Mais aussi sa compréhension des évolutions de la société, son refus de la démagogie et son choix de dire la vérité... Et puis nous appartenons à la même famille: la famille chiraquienne.
"
Puis vient le sujet Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'État avait décidé de la nommer au ministère de la Culture en 2007, avant de la remplacer par Frédéric Mitterrand en 2009. Et visiblement, elle n'a pas gardé un excellent souvenir de son travail avec le président de Les Républicains puisqu'elle juge qu'il passait trop de temps à se préoccuper de sa communication. Elle explique :
"Même s’il a fait des réformes importantes, comme celle de l’université, Nicolas Sarkozy était beaucoup dans la communication. Ce qu’il souhaitait d’abord – et il nous le répétait volontiers - c’était affoler ses adversaires, les épuiser en mettant tous les jours sur la table un sujet différent. C’était plus une stratégie de communication que d’action. Il était plus important de dire que l’on traitait un sujet plutôt que d’aller au bout d’une réforme.
"
Voilà donc le bilan de Nicolas Sarkozy selon Christine Albanel qui voit l'exact inverse dans la personnalité d'Alain Juppé.
Pourtant, le sens de la communication d'Alain Juppé s'est affûté ces derniers temps, entre les questions-réponses sur Twitter ou ses longs posts de blog.
Bon, tout n'est pas encore au point non plus. Il peut arriver à Alain Juppé de se laisser aller à de subtiles tentatives de séduction de l'électorat. En meeting à Saint-Dizier (Haute-Marne) le 17 juin dernier, il disait notamment ceci, à propos d'une réforme des retraites portant l'âge de départ à 65 ans :
"Soit les Français m'éliront et je le ferai. Soit ils ne m'éliront pas et ils se démerderont avec les retraites !
"
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