UN COUP DANS L'EAU - L'UMP devrait bientôt devenir "Les Républicains". Enfin, si les militants suivent Nicolas Sarkozy sur ce point. Celui qui a repris la tête de sa formation politique voulait en effet la débarrasser d'un passé *un peu* trop lourd à porter et d'une image écornée (Bygmalion, ça vous dit quelque chose ?). Et pour ce faire, il voulait une nouvelle appellation qui ne soit surtout pas un sigle. D'où "Les Républicains". Mais selon certains, cette volonté sera rapidement contrecarrée.
Benoist Apparu estime en effet que ce nom sera en réalité remplacé sans attendre par un acronyme. Sur Radio Classique et LCI, mercredi 13 mai, le député UMP et soutien d'Alain Juppé explique :
"Je pense que ce nom, malheureusement, ne tiendra pas et que très vite un acronyme, quel qu'il soit, remplacera ce mot-là. Vous prenez tous les partis politiques depuis cinquante ans, ils se sont tous appelés ou fait appeler par un acronyme. Et demain, après demain, dans 15 jours, dans un mois, dans six mois, les journalistes trouveront un acronyme.
C'est malheureusement pas toujours celui qui décide du nom qui fait l'usage de l'acronyme.
"
On peut ainsi imaginer que, par souci de concision, "Les Républicains" soient rapidement désignés par un simple "LR". Soit exactement ce que Nicolas Sarkozy souhaitait éviter. Et ce ne sera pas pour déplaire à Benoist Apparu, qui faisait partie de ceux qui s'étaient élevés contre le choix du nouveau nom. Ce mercredi, il maintient :
"Je suis pas un grand fana de cette appellation, parce que je considère que quand on change de nom, c'est qu'on a changé de stratégie. [...] Je ne retrouve pas ça aujourd'hui dans 'Les Républicains', où je n'ai qu'un changement de nom et j'avoue ne pas le comprendre.
"
Cependant, Alain Juppé lui-même a fini par se ranger derrière Nicolas Sarkozy dans cette démarche, ayant obtenu qu'un vote des militants soit organisé sur cette question, déconnecté de la question des statuts du nouveau parti qu'ils doivent adopter lors du congrès refondateur du 30 mai. Et Benoist Apparu ne semble plus tellement disposé à le "combattre", comme le lui demande son interlocuteur.
Auprès du Scan, il appuie même sa théorie en évoquant l'exemple... du MoDem :
"Prenez le MoDem, ce n'était pas un acronyme à la base. Mais aujourd'hui, plus personne ne se souvient qu'il s'agissait initialement du 'Mouvement Démocrate'. L'acronyme fait, je crois, partie des us et des coutumes.
"
Comme quoi, même lorsqu'il s'agit du futur nom de l'UMP, le camp Juppé parvient à parler de François Bayrou.
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