Primaire LR : NKM dénonce une volonté de "changer les règles en cours de route"

Publié à 09h25, le 24 mars 2016 , Modifié à 09h27, le 24 mars 2016

Primaire LR : NKM dénonce une volonté de "changer les règles en cours de route"
Nathalie Kosciusko-Morizet © DOMINIQUE FAGET / AFP

On pensait en avoir fini avec le sujet d'un éventuel "tripatouillage" ou "bidouillage" de la primaire. Cela avait notamment suscité les mises en garde de François Fillon et Alain Juppé, les deux hommes faisant savoir qu'en pareil cas, ils n'hésiteraient pas à se présenter en 2017 indépendemment du résultat officiel du scrutin interne à la droite. Eh bien ce débat est de retour, par la voix de Nathalie Kosciusko-Morizet.

La députée de l'Essonne, elle aussi candidate à la primaire, profite en effet de son interview à France Info, jeudi 24 mars, pour adresser une sérieuse mise en garde à ceux qui, chez Les Républicains, seraient tentés de "changer les règles en cours de route".

Tout commence par une question sur les ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy. Ce dernier peut-il se présenter alors que la justice a validé, cette semaine, les écoutes téléphoniques qui lui ont valu une mise en examen pour corruption et trafic d'influence ? NKM ne le pense pas :

 

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Moi, je ne trouve pas que les affaires judiciaires doivent se mélanger avec la politique. Les affaires judiciaires suivent leurs cours et je ne trouve pas qu'elles doivent empêcher un candidat, quel qu'il soit, de se présenter.

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Diable, l'ex-ministre de l'Écologie, partie de la direction de LR en dénonçant des "méthodes staliniennes", viendrait-elle au secours de l'ancien chef de l'État ? Oui et non. Certes, le message sur l'éventuel procès de Nicolas Sarkozy est passé. Mais il lui sert surtout à développer un autre argumentaire. Elle poursuit :

 

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Mais je vais aller plus loin : je ne trouve pas qu'on doive empêcher un candidat de se présenter au nom d'affaires judiciaires, je ne trouve pas qu'on doive empêcher un candidat de se présenter au nom de mesures administratives ou de modifications de règles de la primaire, comme il semble que ce soit la volonté d'une part des dirigeants du parti, comme je ne trouve pas qu'on doive empêcher un candidat de se présenter à une élection au nom des difficultés qu'il aurait, par exemple, à chercher des moyens financiers.

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Nathalie Kosciusko-Morizet fait ici référence à un sujet que le bureau politique de LR sera amené à trancher très prochainement : des parlementaires de gauche pourront-ils parrainer les candidats à cette compétition de la droite ? Dans un premier temps, on a bien cru que oui. Et puis finalement, le patron du comité d'organisation de la primaire, Thierry Solère, a annoncé que cela ne serait pas possible :

Un changement de pied au milieu du gué qui irrite NKM au plus haut point, donc. Il faut dire qu'avec son positionnement à l'opposé de la droite dure prônée par les Copé, Sarkozy ou Le Maire, elle fait partie des rares prétendants qui auraient éventuellement pu bénéficier d'une telle largesse - même si les élus socialistes se sont montrés *plutôt* réticents à ce sujet.

Sur France Info, Nathalie Kosciusko-Morizet enfonce le clou :

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Il y a une volonté de certains de changer les règles du jeu en cours de route. Moi je pense que c'est un problème, parce que ça abîme la crédibilité de la primaire. Chacun peut le comprendre. D'ailleurs, c'est vrai dans la vie ordinaire, c'est vrai aussi dans la vie d'un homme politique, voilà. Quand on est dans un jeu et qu'on vous dit 'bah finalement, on va vous changer les règles', ça abîme la crédibilité du jeu. Et ça risque de tenir à l'écart de la primaire un certain nombre de Français, qui du coup pourraient être tentés de ne pas participer, ce qui serait un problème pour tout le monde.



[...] Je regrette que certains cherchent à agiter des mesures administratives et des changements de règles en cours de route pour écarter une sensibilité qui n'est pas la leur mais ça devrait pas les empêcher de pouvoir l'écouter.

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Elle s'estime donc particulièrement visée mais n'en vient toutefois pas à dire, comme Fillon et Juppé en leur temps, qu'elle pourrait, si cette décision était prise, considérer la primaire caduque. Le bureau politique de Les Républicains devait examiner la chose mardi 22 mars, mais en raison (officiellement) des attentats à Bruxelles, Nicolas Sarkozy a annulé cette réunion. Rendez-vous est pris la semaine prochaine.

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