Friture sur la ligne. Alors que le gouvernement cherche à faire passer un nouveau message [en substance "le changement, c'est sur cinq ans"], Claude Bartolone lui rappelle ce 7 septembre dans Les Echos que François Hollande a été élu sur un tout autre air :
"La gauche a été élue sur le slogan : "le changement, c'est maintenant". Il faut se soucier du "maintenant". Le temps médiatique nécessite sans doute une présence plus importante du président de la République."
Il ne s'agit pas là d'une attaque frontale mais la nuance a son importance venant du président de l'Assemblée nationale. Par cette phrase, il dégomme le plan de com' du gouvernement. Comme nous vous le racontions ici, ici ou encore là, François Hollande et consorts veulent absolument sortir de ce qu'ils nomment l'"agitation" pour imposer l'idée de "concertation dans la durée".
Lorsque Jean-Luc Mélenchon les accuse d'avoir fait "cent jours pour presque rien", la ligne de riposte est : "Il reste 1800 jours d'un gouvernement de gauche".
Quand certains comparent le rythme de leur action à celle de Nicolas Sarkozy, il faut répondre, à l'image de la porte-parole Najat Vallaud-Belkacem : "Les observateurs sont déconcertés par le nouveau style imprimé par François Hollande ; un rythme plus rationnel, plus construit."
Alors évidemment, quand Claude Bartolone propose, à l'inverse, d'être plus présent médiatiquement et de ne pas oublier le mot "maintenant" accolé au changement, cela s'appelle - à grand renfort de cliché - un pavé dans la marre.