Quand Jean-Marie Le Pen estimait que l'homosexualité s'apparente à la pédophilie

Publié à 14h54, le 12 mai 2015 , Modifié à 09h20, le 13 mai 2015

Quand Jean-Marie Le Pen estimait que l'homosexualité s'apparente à la pédophilie
Jean-Marie Le Pen © PHILIPPE HUGUEN / AFP

ILS NE ME DÉRANGENT PAS MAIS... - Passion euphémisme : Jean-Marie Le Pen n'est pas exactement réputé pour son ouverture d'esprit vis-à-vis de l'homosexualité. Pour s'en convaincre, deux exemples.

D'abord cette phrase, prononcée en 1984 sur le plateau de L'heure de vérité :

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L'homosexualité n'est pas un délit, mais constitue une anomalie biologique et sociale.

 

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Ensuite cette vidéo de la campagne des législatives de 1997 où il s'adresse en ces termes à un manifestant anti-FN :

 

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Je vais te faire courir, moi, tu vas voir, rouquin va ! Pédé !

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Le journaliste de l'AFP chargé du suivi du FN nous en livre un nouvel exemple, mardi 12 mai. Dans le contexte de crise sans précédent au sein du parti d'extrême droite, Guillaume Daudin raconte dans un post de blog sa façon d'aborder "le Menhir". Et notamment la difficulté de faire le tri entre le sens politique de ses propos et ses provocations calculées pour créer des polémiques médiatiques qu'il juge bénéfiques pour son parti.

Il relate aussi un entretien avec Jean-Marie Le Pen, à Montretout en juillet 2014. "Le Pen livre des analyses politiques, parle d’Histoire, dresse des portraits attendris de sa fille Marine et de sa petite-fille Marion et ne peut s’empêcher de livrer des anecdotes en riant", écrit le journaliste de l'AFP. Qui rapporte également cette énième tirade homophobe du vieux leader frontiste, qu'il n'avait jusqu'ici pas rendue publique :

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Au FN, il y a pas mal d’homosexuels. Ce sont des gens disponibles. Ils ne me dérangent pas, à partir du moment où ils ne mettent pas la main dans ma braguette ou dans celle de nos petits garçons ou de nos petites filles…

 

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Dans son esprit, les choses sont donc claires. Les homosexuels ne le "dérangent pas", du moment que :

1 - Ils ne s'approchent pas trop près de lui ;

2 - Ils ne tentent pas d'agresser sexuellement des enfants.

Pour résumer : Jean-Marie Le Pen juge que l'homosexualité s'apparente à la pédophilie, ou du moins risque d'y conduire.

Mais au-delà de cette *analyse* d'ordre général, cette sortie a une dimension politique. L'eurodéputé parle en effet de la présence d'homosexuels au sein de son parti. Un sujet qui, encore récemment, a provoqué de sérieuses divergences au FN. La vieille garde frontiste incarnée notamment par Bruno Gollnisch, ami de Jean-Marie Le Pen, n'avait ainsi pas fait mystère de sa désapprobation quant au ralliement au Rassemblement bleu marine de Sébastien Chenu, transfuge de l'UMP et fondateur de GayLib.

Jean-Marie Le Pen est par ailleurs entré dans une phase de guerre totale avec le numéro 2 du FN Florian Philippot, qu'il accuse d'avoir orchestré son éviction. Sur Radio Courtoisie lundi 11 mai, tout en annonçant la création de sa propre "formation" politique, Jean-Marie Le Pen s'en est à nouveau pris à ce proche de Marine Le Pen :

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On voit très bien qu'il s'empare des leviers de commande, place ses hommes, ses mignons, partout.

 

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Or, comme le rappelle RTL, le terme "mignon" est loin, très loin d'être innocent.

Mercredi 13 mai, sur iTÉLÉ, Florian Philippot est revenu sur les "joyeusetés" que lance Jean-Marie Le Pen à son encontre. Le n°2 du FN a néanmoins refusé de dire si le fondateur du parti est homophobe. Il a dit :

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Je ne sais pas. S'il y a une connotation homophobe dans ces insultes, ça rajoutera seulement au déshonneur. Mais je ne répondrai pas à ces insultes.

 

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Et l'élu frontiste de couper court à la discussion en invitant Bruce Toussaint à poser la question directement à Jean-Marie Le Pen. 

[EDIT] Ajout déclarations de Florian Philippot

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