François Hollande perd-il son meilleur ministre ? A en croire le portrait que lui consacre Le Figaro ce 20 mars après l'annonce de son départ , rattrapé par l'affaire du compte en Suisse, Jérôme Cahuzac était lui-même convaincu de son rôle de pilier dans le gouvernement.
Selon le quotidien, le ministre délégué au Budget "n'écartait pas l'hypothèse Matignon" en novembre, avant que les accusations de Mediapart ne sortent. En petit comité, il se voyait alors comme seule "révélation" parmi les ministres. Voici les propos rapportés :
"Les révélations du gouvernement, quelles sont-elles, à part Manuel Valls et moi, hein ? Il n'y en a pas ! (...)
Enfin, Valls était déjà connu, tandis que moi, je ne l'étais pas.
"
Fin novembre, l'enquête de Mediapart à son sujet, les accusations concernant un ancien compte suisse transféré à Singapour mais surtout un enregistrement dans lequel certains - et désormais la justice - disent reconnaitre le ministre, changent la donne.
Ceux qui parient sur un remaniement le placent au sommet de leur liste et un nom, celui du député du Rhône Pierre-Alain Muet, est même lancé dans la presse comme futur "remplaçant" de Jérôme Cahuzac. Entrainant un démenti formel de Matignon.
Au même moment, Jérôme Cahuzac, conscient que l'affaire menace son poste, voire sa carrière, lâche également "en privé", dans des propos que rappellent ce mercredi Le Parisien :
"Cette affaire se terminera par un mort, j'espère seulement que ce ne sera pas moi, mais Mediapart ...
"
Toujours selon le quotidien, qui rapporte le témoignage d'un proche, le député Jean Glavany, Jérôme Cahuzac, après cette lettre de démission, est "abattu" car "cela marque pour l'instant un coup d'arrêt à sa vie politique".