#MOTSCROISES – En première ligne pour défendre son ami Nicolas Sarkozy, dont il était la plume à l’Elysée, Henri Guaino n’a eu de cesse de critiquer la mise en examen décidée par le juge Gentil envers l’ancien chef de l’Etat, jugeant qu’il avait "sali la France".
Des accusations qu’il a réitérées lundi soir, dans l’émission Mots Croisés sur France 2, face à Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et idéologue du "hollandisme". Ce proche de François Hollande a été sévère avec le député UMP des Yvelines, expliquant qu’il ne pensait "pas du bien" de ces attaques à répétition contre le juge Gentil et la justice.
Et, sur le ton de celui qui donne la leçon, Stéphane Le Foll a expliqué les risques de dérives d’une telle réaction face à une décision de justice, occultant le précédent Manuel Valls dans l’affaire Baby Loup :
Je pense que, quand on est des représentants élus, il faut faire attention à ce qu’on dit par rapport aux juges.
Parce qu’il y aura d’autres occasions, où des Français pourront contester une décision des juges. Qu’est-ce que vous pourrez dire à ce moment là ?
Il poursuit, craignant une remise en cause globale de l’institution judiciaire :
Je suis sur une question de principes. Sur la question de principe, on peut tout à fait défendre Nicolas Sarkozy et il se défendra, mais on ne peut pas porter soi-même un jugement sur un juge ou sur la justice sauf, à ce qu’à partir de là, tout le monde, lorsqu’il y a un jugement qui est rendu, puisse contester ce jugement.
Et là, c’est l’institution qui est remise en cause.
Et quand Henri Guaino l’interrompt pour lui signaler que ses propos, "ça s’appelle la liberté d’expression", l’ami de longue date de François Hollande le prend à partie pour lui signaler pourquoi il a commis "une erreur" :
Vous êtes un élu de la République, vous êtes un républicain, vous avez une certaine idée des institutions, je crois que vous avez fait une erreur en vous exprimant comme vous vous êtes exprimé.
Vous pouvez défendre Nicolas Sarkozy sans vous attaquer à un juge.