L'Assemblée nationale débat et votera mardi le texte sur la refondation de l'école, un projet phare du début du quinquennat. Et au coeur du dispositif, un ministre qui s'est fait remarquer à plusieurs reprises depuis sa prise de fonction : Vincent Peillon.
Quel ministre est Vincent Peillon à l'heure de défendre le projet du gouvernement ?
Déclinant plusieurs grandes promesses de François Hollande, dont la création de 60.000 nouveaux postes dans l'éducation, le ministre de l'Education nationale doit composer avec des débats parfois houleux à l'Assemblée nationale. Pour lui, "la représentation nationale n’est pas habituée à parler d’école. Il y a eu peu de grands débats parlementaires sur l’école", estime-t-il.
La droite se montre très critique à l'égard du ministre de la rue de Grenelle. Au Lab, Christian Jacob, patron des députés UMP, tance le parcours électoral de Vincent Peillon :
Peillon par exemple qui, c’est une boutade, mais est un handicapé du suffrage universel. Il fait partie de ces gens qui sont infoutus de se faire élire donc on les mets toujours sur des scrutins de liste sinon ils ne se font pas élire. Il a fait sa carrière sur des scrutins de liste tout le temps.
Sur son activité parlementaire, il poursuit :
Il est toujours d’une arrogance et d’une violence, il ne connait pas le fonctionnement du Parlement. Et donc condescendant, méprisant. Nous, sans doute qu’on en avait aussi. Je pense que Peillon fait partie de ces gens qui ne feront pas cinq ans.
Face à la presse parlementaire, Vincent Peillon a justifié son choix de ne pas venir défendre son texte en commission au Palais-Bourbon :
C’est un choix. Je ne suis pas allé, contrairement à mes collègues, présenter le texte en commission. Je souhaitais que le Parlement ait la liberté de débattre du texte, de l’améliorer.
Après un passage au Parlement européen, Vincent Peillon confesse devoir réapprendre, se réhabituer, aux codes de l'Assemblée nationale. Interrogé par les journalistes parlementaires, il s’est dit "surpris" par l’atmosphère de l’hémicycle, loin du comportement plus feutré de l'assemblée strasbourgeoise :
J’ai été sept ans parlementaire européen. Et c’est surprenant quand on a travaillé au Parlement européen (ce genre d’attitudes, ndlr).
C’est un peu curieux. Je me réhabitue doucement.
Les parlementaires de l'opposition ont parfois l'habitude de bousculer la majorité, et particulièrement les membres du gouvernement. Pendant le débat sur la refondation de l'école, il s'est vu comparé à Kadhafi par Jacques Myard, député UMP.
La droite lui reproche régulièrement son arrogance, comme le souligne l'ironie du député UMP Pierre Lellouche, sur Canal Plus :
- Il est tellement intelligent qu'il a surement raison !
- Vous le trouvez un petit peu hautain vous aussi ?
- Je le trouve complètement braque oui ! (rires) Mais il faut dire que quand on a gouverner l'Education ça n'est pas simple, ça les rend dingues.
"Il faut qu'il revoie sa copie", considère Jacques Myard, ajoutant "élève Peillon, c'est un peu brouillon". "Monsieur Peillon ne parle jamais sans élever le verbe, sans engueuler ses adversaires", confesse de son côté l'ancien ministre Patrick Ollier ce samedi sur Canal Plus.
Voir le reportage de Canal Plus :
Sébastien Tronche et Ivan Valerio.