PREMS - Cette fois, ce n'est pas Marine Le Pen qui se dresse sur son chemin. Dans son combat contre la ligne "mariniste" du FN, Jean-Marie Le Pen vient en effet de se trouver un adversaire inattendu en la personne de... Nicolas Dupont-Aignan. Et ce autour du symbole qui réunit, peut-être malgré eux, tout ce petit monde : le drapeau tricolore.
Explication : samedi 5 septembre, lors de son petit happening visant à troubler la quiétude de l'université d'été du FN, "le Menhir" a annoncé la création de son propre mouvement, le "rassemblement bleu blanc rouge" ; ironie du sort pour cet expert de la chose juridique (remember), ce nom a déjà été déposé à L'INPI, par le président de Debout La France donc. Et ce dernier compte bien ne pas l'abandonner au profit de celui qui est toujours président d'honneur du parti d'extrême droite.
Dans un communiqué publié dans la soirée de samedi, l'ancien candidat à la présidentielle sous l'étiquette Debout La République écrit ainsi :
"Jean-Marie Le Pen a annoncé, aujourd'hui, à Marseille, vouloir créer un "Rassemblement Bleu Blanc Rouge". Cette action est impossible. J'ai déposé, auprès de l'INPI, en 2012, en mon nom et en celui de Debout la France l'appellation "Rassemblement Bleu Blanc Rouge".
J'ai toujours été résolu à ne pas laisser nos emblèmes nationaux devenir le monopole d'un parti extrémiste. Je me félicite donc que Jean Marie le Pen ne puisse pas récupérer nos couleurs pour satisfaire ses petites ambitions politiciennes et assouvir une vengeance personnelle contre sa fille. Ils (sic) est évident que je ne laisserai pas Jean-Marie Le Pen utiliser notre nom.
"
Il est donc très attaché à ce nom dont il est légalement propriétaire. Mais cette fermeté tient aussi à son aversion pour Jean-Marie Le Pen. "NDA" poursuit en effet :
"Son action politique est en contradiction totale avec les valeurs patriotiques et républicaines que porte Debout la France.
"
Notez que s'il tient un discours plus qu'ambigu vis-à-vis de Marine Le Pen, refusant d'exclure catégoriquement un rapprochement avec le FN, Nicolas Dupont-Aignan ne laisse aucune place au doute quant à ses sentiments profonds pour le patriarche frontiste. En octobre 2013, il jugeait déjà que si Marine Le Pen elle-même n'était "pas d'extrême droite", son parti l'était bel et bien, "puisque son président [d'honneur] reste toujours Jean-Marie Le Pen."
Aujourd'hui, la bataille du "bleu blanc rouge" fait donc rage entre les deux hommes. Elle ne fait peut-être que commencer.
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