Il est soupçonné d'avoir joué le rôle de prête-nom dans une affaire de fraude fiscale impliquant Jean-Marie Le Pen. Qu'à cela ne tienne : Gérald Gérin, assistant personnel du toujours président d'honneur du parti d'extrême droite, sera bel et bien candidat FN pour les régionales de décembre. C'est le site d'information local Marsactu qui révèle l'information, mercredi 11 novembre.
Pour être précis, il est en 11ème position sur la liste frontiste dans les Bouches-du-Rhône, dans la région PACA où la tête de liste FN n'est autre que la petite-fille du patriarche, Marion Maréchal-Le Pen. "Une place éligible, même en cas de défaite" pour ce conseiller régional sortant, précise Marsactu. Ce qui est déjà étonnant, puisque les proches de Jean-Marie Le Pen n'ont finalement pas rejoint la députée du Vaucluse ; certains se sont même ralliés à la liste d'extrême droite concurrente, celle de Jacques Bompard (Ligue du Sud).
Mais passons et revenons-en à Gérald Gérin. Fin avril, Mediapart avait révélé le signalement de Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, évoquant un trust géré à Genève, dont l'ayant droit serait l'assistant de Jean-Marie Le Pen. Selon ce signalement, le trust comprendrait un compte abondé à hauteur de 2,2 millions d'euros, dont 1,7 sous forme de lingots et de pièces d'or. Le plus vieux des Le Pen, son épouse et Gérald Gérin, donc, sont tous trois visés par une plainte du fisc pour fraude fiscale aggravée.
Pas un problème pour le Front et notamment Stéphane Ravier, sénateur-maire FN et tête de liste départementale dans les Bouches-du-Rhône. Ce dernier justifie ainsi la candidature de Gérald Gérin, auprès de Marsactu :
"Nous croyons en la présomption d’innocence.
"
Il ajoute que l'investiture des candidats a été décidée sur des critères de "compétences" et de "travail". Et nos confrères de rappeler ce propos tout à fait opposé tenu par le même Ravier "il y a quelques semaines" :
"Je crois que ce serait mieux pour lui qu’il ne soit pas candidat.
"
Entre temps, Jean-Marie Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen - dont les relations s'étaient sérieusement dégradées depuis les propos du "Menhir" sur le maréchal Pétain et les chambres à gaz - se sont rabibochés. À coups de déclarations sentimentales dans la presse et d'appels à l'union électorale. Appels dont Gérald Gérin est finalement le seul fruit.
Et lui non plus ne voit aucun problème à se représenter en décembre. Il s'imagine même en "vice-président au tourisme" de Marion Maréchal-Le Pen en cas de victoire, écrit encore Marsactu.
En même temps, le trésorier du FN lui-même se réjouit de sa mise en examen alors qu'il est tête de liste en Île-de-France...
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