PRENDS ÇA - Depuis qu’elle a démissionné du gouvernement le 27 janvier dernier, Christiane Taubira a retrouvé sa liberté de parole. Dans son livre-réquisitoire contre la déchéance de nationalité, elle avait expliqué ses "désaccords politiques" avec le Premier ministre Manuel Valls. Cette fois, elle s’en prend à l’opposition et à son chef. Dans une interview accordée aux Inrockuptibles du mercredi 17 février, l’ex-garde des Sceaux critique vertement Nicolas Sarkozy :
"Après son élection à la présidence, j’ai dit : il n’est ni démocrate ni républicain. Certains amis ont estimé que j’exagérais (…) Je ne le crois pas démocrate car je le trouve anxieux à propos des libertés et toujours prompt à les restreindre. Ni républicain car sa vision de la société est fragmentaire ; il ne voit pas des citoyens mais des blocs de gens : les Roms, les Arabes…
"
Pour étayer son propos, Christiane Taubira raconte quelques souvenirs communs à l’Assemblée nationale :
"Je l’ai observée quand j’étais députée. Nous nous sommes castagnés dans l’hémicycle. Je suis passionnée, mais pas violente. Il me répondait avec une violence incroyable. Un jour, à court d’arguments, il m’a rétorqué : ‘ce n’est pas parce que vous venez des Dom-Tom !’ Je lui ai dit qu’il avait l’obsession des origines.
"
Si Christiane Taubira ne porte pas vraiment Nicolas Sarkozy dans son cœur, Alain Juppé ne trouve pas non plus grâce à ses yeux. "Depuis qu’Alain Juppé est entré dans la course à la primaire, il s’écorche et s’écorne", conclut-elle.
[BONUS]
Dans cette même interview aux Inrockuptibles, Christiane Taubira revient une nouvelle fois sur sa démission du gouvernement. Elle l’explique en ces termes :
"Certains m'ont dit qu'on ne crevait pas de ne pas être tout à fait d'accord. Rester en négligeant un désaccord majeur, je sais, moi, que j'en aurais crevé.
"