Au-delà du compromis difficilement trouvé entre le gouvernement et la majorité socialiste sur le projet de loi transparence, porté par Alain Vidalies, les parlementaires ont déposé de nombreux amendements pour faire évoluer le texte.
Parmi eux, le député UMP Jacques Myard, connu pour ses dérapages et ses provocations – il avait notamment comparé Vincent Peillon à Kadhafi. En effet, l’élu de la Droite populaire souhaite allonger la liste des personnes qui "adressent également au président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts".
Qui vise-t-il ?
Deux catégories de personnes volontairement omises du projet de loi par le gouvernement : les patrons de presse et les dirigeants syndicaux.
Ainsi a-t-il déposé un amendement exigeant que les dirigeants "d’entreprises de médias et de presse bénéficiant de subventions publiques de l’État" soient soumis aux mêmes obligations.
Et Jacques Myard de s’expliquer, dans l’exposé des motifs :
Cet amendement a pour objet, dans la logique de la transparence affichée par ce projet de loi, d’étendre le dispositif de moralisation de la vie publique à toute entreprise de presse et de media bénéficiaire de fonds ou subventions publiques de l’État.
Il apparaît légitime de s’assurer de l’utilisation correcte des ressources publiques allouées à des organismes qui exercent une influence certaine sur l’opinion et la vie de nos concitoyens.
Une idée lancée dès l’irruption des débats post-démission de Jérôme Cahuzac sur la transparence par… Jean-Luc Mélenchon.
Dans sa croisade contre les médias, et notamment Le Monde, le codirigeant du Front de gauche avait formulé à plusieurs reprises, en avril, son souhait de voir dévoilé le patrimoine des patrons de presse.
En attendant la publication du patrimoine des responsables de la rédaction du Monde qui permette peut-être de comprendre pourquoi c'est dans Mediapart qu'il faut aller chercher les informations gênantes pour les puissants...
Dans un amendement similaire, déposé sur le même projet de loi transparence, Jacques Myard formule la même requête vis-à-vis des responsables des centrales syndicales.
Cet amendement a pour objet, dans la logique de la transparence affichée par ce projet de loi, d’étendre le dispositif de moralisation de la vie publique aux syndicats bénéficiaire de subventions publiques de l’État. Il apparaît légitime de s’assurer de l’utilisation correcte des ressources publiques allouées à des organismes qui exercent un rôle important dans la vie publique.
Sans doute que, s'il avait été parlementaire, Jean-Luc Mélenchon n’aurait pas ajouter, lui, le volet concernant les syndicalistes.