C'est l'autre fronde. Enfin presque.
Si le mouvement des frondeurs de l'aile gauche du PS commence à s’essouffler à l'approche des régionales, il existerait d'autres frondeurs dont les médias n'auraient pas encore entendu parler : les frondeurs proches de Manuel Valls.
C'est plus ou moins ce qu'explique Pascal Terrasse, député PS de l'Ardèche, dans un article du Point daté du 29 octobre. Intitulé "Ce que Manuel Valls pense tout bas", l'article décrypte la stratégie en sous-main de certains proches du Premier ministre en vue d'une éventuelle candidature à la présidentielle de 2017, au cas où François Hollande ne se représente pas. Politique-fiction, quand tu nous tiens.
Et visiblement, si le mouvement fait moins de bruit que d'autres au sein du PS, son rôle politique est réel. Pascal Terrasse explique :
"Nous, on ne s'inscrit pas dans le ventre mou du PS. Nous sommes des frondeurs, mais des frondeurs de l'aile droite.
"
Une appellation nouvelle qui prend sens lorsque l'on s'appuie sur le parcours du Premier ministre qui, pendant longtemps, s'est amusé à jouer avec les nerfs des responsables socialistes sur des thèmes tabous à gauche.
Anticipant sur une éventuelle "explosion du paysage politique" avant 2017, ces nouveaux frondeurs veulent s'appuyer sur le soutien du centre et même des .. juppéistes. Philippe Doucet, député PS du Val d'Oise, développe :
"Ceux qui considèrent que la construction européenne doit redémarrer, que le modèle social français doit être préservé, mais adapté à la mondialisation, doivent désormais travailler ensemble. Il faudra associer François Bayrou et faire l'ouverture jusqu'au juppéistes. Après tout, Edouard Philippe, l'un des bras droits de Juppé, était rocardien à Sciences Po.
"
Une ouverture politique qui rappelle fortement l'interview de Manuel Valls dans l'Obs en octobre 2014 où il décrivait une "gauche passéiste" et revendiquait l'idée "d'ouvrir la maison" jusqu'au centre.
De quoi mettre une bonne ambiance à quelque mois des régionales.
À LIRE SUR LE LAB :
> Pour Manuel Valls, François Hollande ne peut pas faire sans lui
> François Hollande sur 2017 : "Si nous avons échoué, Valls ne peut pas gagner"