Valls et Montebourg sous le feu des critiques de Duflot

Publié à 10h19, le 18 septembre 2012 , Modifié à 10h31, le 18 septembre 2012

Valls et Montebourg sous le feu des critiques de Duflot
Cécile Duflot, Arnaud Montebourg et Manuel Valls (montage via Maxppp)

"J’ai une muselière qui permet un peu de l’ouvrir !", s’amusait Cécile Duflot fin août aux journées d’Europe Ecologie-Les Verts. Ce 18 septembre, ses deux camarades du gouvernement, Manuel Valls et Arnaud Montebourg, ont fait les frais de cette "semi ouverture".

Du premier, elle condamne la position quant au droit de vote des étrangers. Du second, elle critique des propos sur le gaz de schiste tenus dans Le Monde. Et lorsqu’elle démine, Cécile Duflot s’appuie toujours sur "la parole du président de la République".

  1. "Il y a quelque chose qui ne colle pas tout à fait"

    Sur France Inter

    Une interview, deux ministres dans le viseur. Ce 18 septembre sur France Inter, Cécile Duflot n’a pas hésité à remettre à leur place ses camarades du gouvernement.

    La ministre n’a pas vraiment apprécié l’interview d’Arnaud Montebourg dans Le Monde de la veille. Ce dernier est revenu sur le discours de François Hollande, tenu lors de la conférence environnementale le 14 septembre, en apportant sa petite précision sur le gaz de schiste :

    Le président de la République a condamné la fracturation hydraulique destructive de l'environnement, mais pas le gaz de schiste en soi. Si la recherche évolue sur cette technique, il sera bien temps d'en reparler.

    Aie. Cela ne passe pas auprès de Cécile Duflot qui s’empresse de le recadrer sur le fond. Elle affirme que la fracturation hydraulique est "la seule technique dans le monde" et que, donc, "la question est réglée". [Une approximation déminée par Les Décodeurs ici]

    Surtout, la ministre critique son collègue sur la forme en l’opposant à la parole présidentielle :

    Ses déclarations sont un peu surprenantes.

    Sur la forme, quand on a entendu le Premier ministre et le président de la République deux jours avant, on se dit qu’il y a quelque chose qui ne colle pas tout à fait.

    Elle n’hésite pas non plus à donner son opinion sur ce que devrait être un bon ministre du Redressement productif :

    Si on croit qu’on va résoudre la crise actuelle avec les solutions du passé, on se trompe.

    Et je pense que le ministre du Redressement productif est celui de la transition écologique. Pas celui qui essaye de retrouver un temps béni qui n’existe plus.

    Lorsque Patrick Cohen lui fait remarquer qu’elle vient de "redresser le ministre du redressement", Cécile Duflot rétorque, amusée :

    Il n’y a pas besoin de moi !

    Voilà pour Arnaud Montebourg. Pour Manuel Valls, les propos ne sont pas plus tendres. Comme nous le racontions dans cet article, Cécile Duflot a peu apprécié la sortie du ministre de l’Intérieur sur le droit de vote des étrangers. Elle affirme :

    Je crois que ça fait quelques années que [le droit de vote des étrangers] est une revendication forte et un élément puissant d’intégration.

    Soit précisément l’inverse des propos de Manuel Valls tenus la veille. Là encore, Cécile Duflot s’appuie sur  "l’engagement du président" :

    C’est une nécessité assez simple (…) L’élargir à l’ensemble des étrangers qui vivent en France est une nécessité. C’est une promesse du président de la République et ce sera fait l’année prochaine.

    Et de conclure que "ça ne mérite plus tellement de débat".

Du rab sur le Lab

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