Vote sur le vote à l'UMP: promis, cette fois, ça va bien se passer

Publié à 18h29, le 24 juin 2013 , Modifié à 22h38, le 27 juin 2013

Vote sur le vote à l'UMP: promis, cette fois, ça va bien se passer
A Marcq-en-Baroeul, le 27 septembre 2012 (Maxppp).

Attention, l'UMP est appelé aux urnes ce vendredi. Après le laborieux accord de François Fillon et Jean-François Copé, les militants votent jusqu'à dimanche, sur internet, pour savoir s'ils doivent revoter pour leur président.

"Ce vote est très important pour l’UMP", déclare Jean-François Copé dans un mail envoyé aux adhérents: "Il doit tourner la page de querelles dépassées". Car les militants ne voteront pas seulement sur le revote. Ils s'exprimeront aussi sur les nouveaux statuts du parti, élaborés par le président de l'UMP ainsi que son ancien concurrent et ancien Premier ministre.

Le Lab fait le point sur ce vote sur le revote, appelé "Congrès extraordinaire" par le parti lui-même.

> Les modalités du vote

Pour voter, chaque militant UMP devra saisir son nom, son prénom, ainsi que son numéro d'adhérent. Aucune donnée confidentielle comme un mot de passe. Techniquement, il sera donc possible d'utiliser les données de quelqu'un d'autre, sans subir aucun contrôle a priori. Mais à la direction de l'UMP, on menace :

Voter à la place de quelqu'un d'autre, ça s'appelle de l'usurpation d'identité. Il y aura des recours. Et des poursuites.

Les petits malins qui voudront s'amuser sont donc prévenus.

> Mobilisation: la grande inconnue

Officiellement, environ 260 000 personnes pourront voter le week-end prochain. Soit le nombre de militants UMP au 31 décembre 2012. Mais Anne Levade, rapporteur général de la Commission de révision des statuts du parti, et grand sage de ce vote, s'attend à une mobilisation bien moindre:

Toute la diffusion s'est faite par mail et par distribution du magazine de l'Union que reçoivent tous les adhérents.

J'ai tendance à penser que si on a dans le contexte actuel, 50 000 votants, ce serait déjà très bien.

 
L'UMP fixe donc le cap de 20% de participation pour ce scrutin. Soit bien moins que lors de l'élection à la présidence de l'UMP, en novembre dernier.
 
 
> Sécurité: tout est en place
Dans un soucis d'économies, l'UMP n'a pas mandaté de prestataire pour organiser le scrutin. Ce sont les ressources informatiques du siège qui seront en charge d'assurer la régularité du vote. 
 
Anne Levade précise que des dispositions ont été prises pour détecter d'éventuelles fraudes :
 
 

On a un système d'alerte qui est mis en place à la demande de l'autorité compétente.
 
Toutes les utilisations d'adresses IP au delà d'un seuil qui a été fixé à 10 sera automatiquement transmis à cette autorité.

 
Des bureaux de vote ont cependant été prévus afin d'accueillir et de faire voter les militants ne disposant pas de connexion internet. Plus d'une dizaine de votes sur la même adresse IP sont donc à prévoir. En espérant que l'UMP ne s'emmêle pas les pinceaux avec les adresses desdits bureaux, et sur leur nombre.
 
Après le fiasco technique de la primaire ouverte du parti à Paris, l'UMP assure que ni le clan Fillon, ni le clan Copé n'a intérêt à voir ce vote entâché d'irrégularités. Et que tout se passera bien.
 
Mais Anne Levade ne veut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué: "Il ne faut rien prédire". 

 
 
> Qui supervise ?
Ce vote est censé entériner les nouveaux statuts du parti. C'est donc une autorité "hors statuts" qui a été nommée par le bureau politique de l'UMP. Composée d'Anne Levade, rapporteur général, ainsi que de deux parlementaires UMP, représentant chacun une sensibilité du parti:
 
Etienne Blanc, d'abord, député de l'Ain (et par ailleurs opposé à un nouveau vote en décembre 2012), proche de Jean-François Copé. Ainsi que Hugues Portelli, sénateur UMP proche de François Fillon, lui.

Anne Levade confirme au Lab qu'elle et ses collègues joueront le rôle alloué à la désormais célèbre Cocoe en novembre dernier. Bon courage.
 
[Edit le 27 juin]

Du rab sur le Lab

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