Alain Juppé affirme qu'il n'a "jamais dit de mal" de Nicolas Sarkozy

Publié à 09h32, le 10 octobre 2014 , Modifié à 16h50, le 17 octobre 2014

Alain Juppé affirme qu'il n'a "jamais dit de mal" de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, le 7 juillet 2011 © REUTERS/Philippe Wojazer

Alain Juppé le répète à longueur de temps : il en a marre d'être sans cesse questionné sur Nicolas Sarkozy. "Je ne me positionne pas par rapport à lui", a-t-il encore rappelé, vendredi 10 octobre sur Radio Classique. Et de dégainer un argument qui, selon lui, prouve qu'il est dans une démarche politique et non d'opposition avec le candidat à la présidence de l'UMP : il n'a "jamais dit de mal" de celui dont il a été ministre des Affaires étrangères :

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Je ne suis pas en conflit avec Nicolas Sarkozy. [...] Vous pouvez observer que je n'ai jamais dit de mal et que je m'efforce même de démontrer que son quinquennat a apporté des choses très positives à la France.

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Pourtant, rien que ces dernières semaines, Alain Juppé s'est fendu de quelques propos que l'on pourrait qualifier de désagréables à l'égard de Nicolas Sarkozy. Le 21 septembre, deux jours après l'annonce du retour de l'ex-chef de l'État, celui-ci donne une interview au JDD dans laquelle il rappelle gentiment le passé judiciaire d'Alain Juppé. Quelques heures plus tard, "le meilleur d'entre nous" réplique :

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En matières d'ennuis judiciaires, il vaut mieux ne pas se livrer à un match, hein...

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Les casseroles judiciaires de Nicolas Sarkozy constituent d'ailleurs un angle d'attaque récurrent pour le maire de Bordeaux. Le 27 août, Le Canard Enchaîné rapporte ainsi ces propos

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On verra bien si l'agenda politique de Sarko est compatible avec celui des juges.

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Ce n'est pas fini. Au mois de juillet, Nicolas Sarkozy s'était vivement défendu après sa mise en examen, pour "corruption active" notamment, dénonçant "l'instrumentalisation politique d'une partie de la justice" à son égard. Alain Juppé n'avait pas apprécié cette méthode de défense, l'accusant (tout en retenue, certes) à son tour de "vilipender la justice" :

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Vilipender une institution de la République, à savoir l'institution judiciaire, comme le font certains responsables politiques, ne me paraît pas de bonne méthode.

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Nicolas Sarkozy, lui-même, fait d'ailleurs souvent référence aux affaires qui l'entourent, au point d'en faire un argument de campagne et des blagues qu'il répète quasiment mot pour mot, meeting après meeting. 

Sur un terrain plus politique, Alain Juppé défend cependant le bilan de Nicolas Sarkozy, par exemple le 2 octobre au cours de l'émission Des paroles et des actes sur France 2, comme le rappelle Le Monde :

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Je trouve qu’on est profondément injuste quand on parle de son quinquennat. Quand il est arrivé en 2007, il avait ses idées. Il n’avait pas prévu que nous devrions faire face à la plus grave crise économique qu’avait connue le monde depuis le début du XXe siècle.

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Une ligne de défense déjà mise en oeuvre dans un entretien à Valeurs Actuelles, le 11 septembre, comme le rapportait Les Échos :

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Je n’ai jamais attaqué Nicolas Sarkozy, je défends son bilan, j’ai une longue histoire avec lui, j’ai beaucoup d’estime pour lui, je crois qu’il en a aussi pour moi. Mais je souhaite mener un combat.

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[Edit 9h55 : ajout des précisions sur la défense du bilan de Nicolas Sarkozy par Alain Juppé]

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