Les nombreuses références de Nicolas Sarkozy à Carla Bruni dans ses meetings

Publié à 17h18, le 08 octobre 2014 , Modifié à 16h53, le 17 octobre 2014

Les nombreuses références de Nicolas Sarkozy à Carla Bruni dans ses meetings
Carla Bruni, lors du meeting de Nicolas Sarkozy à Troyes, le 2 octobre 2014 © Capture d'écran - Le Lab

#POINTCARLA - Un adage un peu désuet veut que "derrière chaque grand homme, il y a une femme". Nicolas Sarkozy, lui, n'hésite pas à mettre son épouse au premier plan. Officiellement candidat à la présidence de l'UMP depuis le 19 septembre, celui qui brigue la succession de Jean-François Copé a depuis tenu 3 meetings. Deux d'entre eux ont été pour lui l'occasion de rappeler Carla Bruni au bon souvenir des militants.

Retrouvez toutes les fois où Nicolas Sarkozy a mentionné Carla Bruni au cours de ses meetings de campagne, dans ce petit montage réalisé par Le Lab :




À Lambersart, Nicolas Sarkozy lance véritablement sa campagne de terrain, présentée comme low cost par opposition à celle de 2012. Un meeting assez traditionnel où le candidat ne mentionne pas sa femme.

Avec le meeting du 2 octobre, dans la banlieue de Troyes, il inaugure les rencontres avec le public basées sur un échange sous la forme de questions-réponses. Et Nicolas Sarkozy convoque largement Carla Bruni.

L'ex-première dame est mentionnée 4 fois en 1h40 de meeting. Mais le premier à attirer l'attention sur l'épouse du candidat est le député-maire François Baroin, hôte de la rencontre, et ce moins de deux minutes après avoir pris la parole. Il salue les membres de l'UMP qui ont fait le déplacement puis informe le public de la présence de la chanteuse, dans une subtile référence à l'un de ses morceaux les plus connus :

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Quelqu'un m'a dit qu'il y avait quelqu'un d'autre qui était là, et c'est Carla Bruni. On est très heureux, on va la saluer.

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Le public est ravi et l'applaudit : l'ovation dure une trentaine de secondes, ponctuée de "Carla ! Carla!". Cette dernière finit par se lever pour saluer la salle.

Nicolas Sarkozy prend alors la parole et tient un propos introductif. Après un peu plus de 10 minutes, il appelle à l'unité de sa famille politique, sans pour autant condamner les ambitions et les "tempéraments" des uns et des autres :

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Qu'il y ait des personnalités fortes dans notre famille... C'est moi qui vais reprocher les tempéraments forts ? Demandez à Carla, je suis pas sûr d'être le mieux placé.

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La troisième référence intervient alors que Nicolas Sarkozy répond à une première question, celle d'un internaute qui l'interroge sur la perte de confiance des citoyens envers le personnel politique. À la fin de sa réponse, le candidat explique avoir "oublié" certaines parties de la question. Il se penche alors vers le premier rang, vraisemblablement pour écouter ce que son épouse a à lui dire, et reprend la parole :

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Oui pardon, heureusement Carla est là. D'ailleurs, François [Baroin, ndlr], je me permets de te rappeler que la dernière fois que je suis venu à Troyes c'était pas comme président de la République mais c'était pour porter la guitare de ma femme. C'est un peu moins difficile.

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Dernière apparition de Carla Bruni lors de cette réunion troyenne, alors que l'ancien chef de l'État pourfend les "donneurs de leçons". Il cite le curé de Notre Dame de Paris, "qui pendant les 750 premières pages du livre dénonce la tentation de l’amour et du sexe, et on se rend compte à la fin qu’il est fou d’amour pour Esmeralda". Il enchaîne :

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Alors vous savez les donneurs de leçons, je les connais, c’est toujours les mêmes. Plus ils en donnent, des leçons, plus ils en ont à se reprocher. Je pourrais citer des exemples mais comme ma femme est là et qu’elle m’a dit : ‘Sois gentil’, je le fais.

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Vous pouvez voir l'intégralité du meeting ici.

Quatre jours plus tard, Nicolas Sarkozy est à Vélizy-Villacoublay, en Ile-de-France, pour une nouvelle séance de questions-réponses. Mais cette fois-ci, il ne citera son épouse qu'une seule fois, un peu moins d'une heure après le début de l'échange.

"Les postures, c’est la caricature. Et la caricature, c’est ce qui nous coupe de tout un tas de gens qui, sans cette caricature, viendraient avec nous", commence-t-il. Puis il esquisse un début de mea culpa sur les propos qu'il a tenus par le passé et qui ont pu heurter certaines personnes (comme il l'avait fait lors de son interview du retour, le 21 septembre sur France 2) :

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Il a pu m’arriver dans le passé de le faire, j’ai pu blesser dans le passé. Pas pour blesser, moi je suis pas quelqu’un de méchant. Je suis plutôt sentimental. Attention, je suis marié à une Italienne. Enfin, Française maintenant mais bon.

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Le meeting est à revoir dans son intégralité ici.

À chaque mention de Carla Bruni, Nicolas Sarkozy rencontre un franc succès. Rires, applaudissements... L'ancienne première dame est visiblement toujours très populaire auprès du public.

L'ex-chef de l'État le sait, lui qui avait intégré les concerts de son épouse à sa stratégie de la carte postale. Depuis le 6 mai 2012, il avait ponctué son "absence" d'apparitions aux spectacles de la chanteuse (plus de 10 concerts de novembre 2013 à mars 2014). Chaque fois, l'occasion pour lui de s'offrir un petit bain de foule et de rappeler qu'il n'était là que pour applaudir la vraie star du soir.

Mais la présence de Carla Bruni dans la stratégie de communication de Nicolas Sarkozy n'est pas nouvelle. Dès 2008, par le célèbre "Avec Carla, c'est du sérieux", elle s'invite dans le récit du quinquennat. La même année, un reportage de France 2 analysait la communication de l'Élysée et du couple présidentiel, présentant la première dame comme un moyen d'élargir le public touché, entre people, engagement humanitaire et ouverture vers le monde artistique.



Toute cette histoire montre en tous cas que Nicolas Sarkozy n'écoute décidément plus Patrick Buisson. Son ancien proche et conseiller voit en Carla Bruni un "problème" pour l'ancien président, qui "ne parviendra pas", de ce fait, à reconquérir l'Élysée.

Et visiblement, il n'écoute pas beaucoup plus son épouse. Celle-ci expliquait en avril, à la télévision américaine, qu'"en tant qu'épouse", elle ne souhaitait pas son retour en politique, même si en tant que "citoyenne française", elle ne pourrait pas l'empêcher.

Du rab sur le Lab

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