Attentat à Charlie Hebdo : le jour d'après

Publié à 08h37, le 08 janvier 2015 , Modifié à 21h54, le 08 janvier 2015

Attentat à Charlie Hebdo : le jour d'après
Des bougies déposées en hommage aux victimes de l'attaque terroristes à "Charlie Hebdo" © PATRICK HERTZOG / AFP

Jeudi 8 janvier, jour de deuil national en France. Au lendemain de l'attentat terroriste qui a frappé Charlie Hebdo et tué 12 personnes, les politiques réagissent toujours. L'ensemble des responsables politiques français ont été ou seront reçus par le chef de l'État.

Ce live est désormais terminé, il retrace le déroulé des déclarations politiques de la journée.

>> Sarkozy : "Moi, je ne veux pas qu’Alain, François et Bruno fassent leur défilé de leur côté"

Nicolas Sarkozy et l'UMP participeront à la marche républicaine organisée dimanche à 15 heures à Paris. D'après le JDD, au cours du bureau politique du parti qui s'est tenu ce jeudi après-midi, l'ancien chef de l'État a prévenu que tous les cadres de son parti devaient s'y montrer unis. 

Voici ce qu'il a déclaré, selon l'hebdomadaire :

Moi, je ne veux pas qu’Alain, François et Bruno fassent leur défilé de leur côté ; je veux qu’on soit tous ensemble.

"Une proposition aussitôt acceptée par Bruno Le Maire et François Fillon, selon un participant, Alain Juppé étant quant à lui absent, retenu à Bordeaux", ajoute le JDD.

>> Hollande n'a "pas décidé" s'il participerait à la marche républicaine

François Hollande n'a pas encore décidé s'il participerait à la manifestation qui aura lieu dimanche à Paris, selon l'entourage du chef de l'État cité par l'AFP : "Ce n'est pas décidé", a dit un proche du président de la République.

>> Retailleau (UMP) appelle à "réévaluer" et "compléter notre arsenal juridique"

Le Parlement a adopté très récemment une nouvelle loi renforçant les moyens de lutte contre le terrorisme. Mais sur Public Sénat, le patron des sénateurs UMP Bruno Retailleau appelle à "réévaluer" et "compléter notre arsenal juridique" pour prévenir ce type d'événements, arguant que "le crime va toujours plus vite que la loi" :

Le nouveau terrorisme est militarisé [...]. Il s'appuie sur un pseudo-État, en tous cas un État qui a une armée, qui lutte. Face à ce nouveau phénomène, il faut réévaluer tous nos systèmes et voir si justement on a des trous dans cet arsenal pour pouvoir le compléter.

>> Jeannnette Bougrab propose que les journalistes de Charlie assassinés soient panthéonisés

Jeannnette Bougrab, ancienne secrétaire d'État sous le gouvernement de François Fillon, était également la compagne de Stéphane Charbonnier dit Charb, directeur de la publication de Charlie Hebdo assassiné mercredi. Elle s'est exprimée, en larmes, sur BFMTV ce jeudi, racontant comment elle a appris la mort de son compagnon, avant de proposer que les journalistes de l'hebdomadaire tués par les terroristes soient panthéonisés :

Il a été exécuté parce qu'il défendait la laïcité, il défendait cet esprit voltairien, il était le fruit de cet idéal. Il est mort debout, exécuté avec ses camarades et on ne peut être que très fiers de lui. Il mérite le Panthéon, il mérite une cérémonie comme Malraux a fait pour Jean Moulin.



[Les membres de Charlie Hebdo morts dans l'attentat] étaient des gens exceptionnels, c'était des héros. [...] Ce sont des résistants et si j'étais le président de la République, c'est ce que je ferais : je leur donnerais le Panthéon. Ils sont morts pour la laïcité et morts pour que nos fils puissent demeurer libres.

"Mon compagnon est mort assassiné parce qu'il dessinait dans un journal. Alors j'aimerais juste qu'on m'explique ce qui se passe en France", a-t-elle encore dit. "Certains ne poursuivront pas l'aventure de Charlie Hebdo parce qu'ils sont terrorisés [...]. Aujourd'hui en France, quand vous prenez un crayon vous pouvez être tué pour ça."

>> Inviter le FN ou pas ?

La question de la présence du FN à la marche républicaine de dimanche, en signe d'union nationale, divise profondément la classe politique. Pas invitée, Marine Le Pen a indiqué que son parti ne s'y rendrait pas. Du côté de l'UMP, Laurent Wauquiez affirme que le parti est "unanime" pour condamner cette non-invitation. Plusieurs membres du PS ont affirmé que le parti frontiste n'avait "pas sa place" dans ce cortège.

>> L'appel de Villepin

L'ancien Premier ministre a écrit une tribune dans le Monde, ce jeudi 8 janvier. L'ex- ministre des Affaires étrangères y appelle les Français à résister "à l'esprit de guerre" et met en garde contre les divisions qui pourraient frapper le pays après l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo. Il écrit :

Nous avons trois adversaires redoutables à affronter.

Il y a d’abord, le plus évident, les terroristes. […]



Il y a un second ennemi, c’est la peur. […]



Il y a un troisième ennemi aujourd’hui, c’est le rejet. [...] Si nous aimantons la violence, c’est parce que nous sommes divisés, faibles, repliés sur nous-mêmes ; un pays blessé qui perd son sang. Les polémiques littéraires, les démagogies partisanes, nous montrent que l’enjeu n’est pas tant de nous sauver des autres, d’invasions ou de remplacements supposés, mais de nous sauver de nous-mêmes, de notre renoncement, de notre narcissisme du déclin, de notre tentation occidentaliste et suicidaire.

>> Pas de faire-part

Marine Le Pen – et à travers elle le FN – se plaint de ne pas être invitée à manifester dimanche 11 janvier, en hommage aux victimes de l'attentat à Charlie Hebdo. Interrogé sur le sujet dans la cour de l'Élysée, au sortir d'une réunion avec François Hollande, Claude Bartolone a cette réponse lapidaire :

Je n'ai qu'une chose à vous dire : on n'envoie jamais de faire-part quand il faut rentrer en résistance

>> Marine Le Pen et la "manœuvre politicienne minable"

La question de la présence du FN à la manifestation du dimanche 11 janvier agite la classe politique. Au Monde ce jeudi 8 janvier, Marine Le Pen dénonce une "manœuvre politicienne minable". Elle dit : 

Je ne demande pas à être intégrée à l'union nationale. L'union nationale, ce n'est pas un chantage où on peut venir à condition de la fermer

Et la présidente du FN d'estimer que son parti "n'a aucune responsabilité dans la situation actuelle". Sous-entendu, les autres en ont, selon elle. "Tous les autres partis sont morts de peur. Ils pensent à leurs petites élections et à leurs petits mandats", ajoute-t-elle.



>> L'UMP appelle à faire front face "au terrorisme djihadiste"

Dans une déclaration solennelle adoptée jeudi 8 janvier lors de son Bureau politique exceptionnel, l'UMP a adopté une déclaration solennelle dans laquelle le parti "appelle tous ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs à manifester dimanche prochain". 

L'UMP ajoute : 

Il s’agit d’une guerre déclarée non seulement à la République et à la démocratie mais à la civilisation. Nous avons le devoir de nous défendre avec la plus grande détermination. Nous appelons tous les Français à présenter un front uni face au terrorisme djihadiste.



>> Mélenchon veut éviter toute récupération politique de la marche républicaine

Jean-Luc Mélenchon donne son feu vert implicite pour une participation de ses troupes à la manifestation prévue dimanche. "Il va de soi que j'appelle tous ceux qui m'ont marqué leur confiance, dans un passé récent, à s'associer à toutes les manifestations républicaines", préconise l'ex-chef du Parti de gauche depuis le siège parisien du PG.

L'ancien candidat à la présidentielle suggère toutefois aux formations politiques de se tenir à l'écart de ces initiatives, pour éviter tout risque de récupération : "Le mieux, c'est que ce soient les syndicats, les associations qui appellent au rassemblement et que les partis se mettent à leur suite".



>> L'UMP et l'UDI à la marche dimanche 11 janvier

Nicolas Sarkozy avait fait savoir jeudi 8 janvier, après son entretien à l'Élysée avec François Hollande, que "si les conditions étaient réunies", sa famille politique rejoindrait le cortège de la manifestation organisée à Paris, dimanche 11 janvier, en hommage aux victimes de l'attentat à Charlie Hebdo.

Ces conditions ont donc apparemment été réunies : l'UMP prendra bien part au rassemblement du 11 janvier. 

L'UDI a également fait savoir qu'elle se joindra au rassemblement. 



>> La Marseillaise à l'Assemblée

Après la minute de silence organisée, comme dans toute la France, à l'Assemblée nationale, Claude Bartolone et les députés entonnent la Marseillaise





>> BP extraordinaire à l’UMP

Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, a convoqué un "bureau politique exceptionnel" de son parti jeudi à 15h30 "pour évoquer son entretien" dans la matinée avec François Hollande, suite à l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo, a annoncé des sources de l'UMP à l’AFP.

Auparavant, à 12h00, le président de l'UMP s’est recueilli pendant une minute avec le personnel au siège du parti, en hommage aux victimes de l'attentat qui a fait douze morts et plusieurs blessés. Les lumières sur la façade de l'immeuble de l'UMP, à Paris XVe, se sont éteintes pour respecter la journée de deuil national décrétée par le président de la République. Les drapeaux dans l'immeuble sont en berne pour trois jours.



>> "Achetons-tous Charlie Hebdo !" 

"Achetons-tous Charlie Hebdo !", exhortait le député UMP Benoît Apparu mercredi. Franck Louvrier, ex-conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, joint le geste au tweet ce jeudi 8 décembre :





>> Hollande et "l'esprit de résistance"



Aux Invalides, François Holande rend hommage à l'ancien résistant Robert Chambeiron. Un hommage qui, au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo prend une dimension encore plus grande. Le chef de l'État dit :

La France a été frappée en son cœur même, dans sa ville capitale, dans un lieu où soufflait l'esprit de liberté et donc de résistance. Depuis hier, des rassemblements spontanés, partout en France, se sont constitués, démontrant une nouvelle fois que notre pays, notre grande France, sait se réunir pour défendre son idéal, l'idéal de la République, l'idéal de la paix, face à ceux qui prétendent l'atteindre en tuant des journalistes et des policiers.



Cette mobilisation contre l'infamie donne un sens particulier à la cérémonie autour de Robert Chambeiron parce que lui avait incarné aux heures les plus sombres cet esprit, celui qui souffle encore aujourd'hui, l'esprit de résistance



>> Sarkozy bouleversé 



Après son entretien avec François Hollande, Nicolas Sarkozy s'exprime dans la cour de l'Élysée. L'ex-chef de l'État salue l'attitude des Français qui l'a impressionnée, "peut-être même bouleversée".

Concernant la marche prévue ce week-end, il ajoute :

Je lui ai indiqué bien sûr ma disponibilité à la place qui est la nôtre, chacun de témoigner de cette émotion très profonde qui étreint chaque Français. Cette manifestation doit se faire dans un climat de recueillement, de rassemblement, exprimer une grande force. Si les conditions sont réunies, nous appellerons à la participation à cette manifestation. Nous avons prévu d’en reparler cet après-midi.



>> Wallerand de Saint-Just évoque un possible "impact électoral"

Dans le Parisien, Wallerand de Saint-Just, ancien candidat FN à la mairie de Paris et trésorier du parti de Marine Le Pen, évoque un possible "impact électoral" après l'attentat contre Charlie Hebdo. Il dit :

C'est encore un peu tôt pour le savoir, mais c'est vrai qu'il peut y avoir un impact électoral, car nous avons toujours tenu un discours d'extrême fermeté contre les dangers de l'islam radical en France

>> Unité nationale à Vegas

L’unité nationale, ce n’est pas que sur le sol français. En déplacement au CES à Las Vegas, les ministres Emmanuel Macron et Axelle Lemaire ont posé, main dans la main, avec des parlementaires de droite comme de gauche dont Frédéric Lefebvre et Bruno Le Roux.

Un moment capté et tweeté par le journaliste Sylvain Arnulf :



>> Guéant confiant

Sur iTÉLÉ, Claude Guéant, ministre de l'Intérieur au moment de l'affaire Merah, imagine les suites de l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo. Et l'ancien premier flic de France se veut confiant. Il dit :

Je crois qu'hier une étape très importante a été franchie puisqu'à partir de la carte d'identité retrouvée dans un véhicule utilisé par les agresseurs, l'identité des suspects a été définie. Dès lors, je pense que c'est une affaire d'heures, de jours, mais dès lors que nous avons l'identité, ils vont être interpellés. Les Français peuvent être confiants


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>> Sarkozy à l’Élysée

Il est le premier chef de mouvement politique reçu par François Hollande. A 9h30 ce jeudi, Nicolas Sarkozy arrive à l’Elysée pour rencontrer le chef de l’Etat. Une poignée de main devant le perron du Château relayée par la journaliste de TF1 Valérie Nataf :



>> Marine Le Pen veut relancer le débat sur la peine de mort

Invitée de France 2, la présidente du Front national réagit à l'attaque contre Charlie Hebdo. Et en profite pour tenter de relancer le débat sur la peine de mort. Elle dit : 

J'ai toujours dit que j'entendais offrir aux Français la possibilité de s'exprimer sur le sujet par l'intermédiaire d'un référendum. Moi à titre personnel, je pense que la peine de mort doit exister dans notre arsenal juridique.



>> Fillon participera au rassemblement de samedi

Invité d'Europe 1, François Fillon affirme qu'il participera à la marche républicaine organisée le 10 janvier  :

Bien sûr que j’y participerai, c’est la place de tous les responsables publics de notre pays, et je souhaite qu’il n’y ait aucune voix discordantes. Bien sûr c’est un symbole mais ce que veulent les terroristes c’est nous abattre, nous diviser, nous faire taire. [...] La meilleure réponse c’est l’unité totale de la nation française.



>> "Les terroristes n'auront pas le dernier mot"

Invitée de France Info, Christiane Taubira dénonce "la lâcheté innommable" et "la monstruosité" des terroristes qui ont attaqué mercredi 7 janvier le siège de Charlie Hebdo. La ministre de la Justice réaffirme sa détermination à lutter contre "cette barbarie" :

Je voudrais dire et il faut qu'ils le sachent. Ils [les terroristes] n'auront pas le dernier mot. Ils n'auront pas le dernier mot. […] Ce qui compte c'est l'action du gouvernement, c'est la détermination du gouvernement, c'est la capacité du gouvernement à faire front, à faire face, à agir et à mettre un terme à cette sauvagerie, à cette barbarie, à cette monstruosité.



>> Nouvelle réunion de crise à l’Élysée

Une nouvelle réunion de crise a débuté ce jeudi 8 janvier à 8h40 à l'Élysée autour de François Hollande et du Premier ministre Manuel Valls, au lendemain de l'attentat sanglant contre Charlie Hebdo. Cette réunion se tient "dans la même formation" que la première convoquée mercredi après-midi au palais présidentiel dans la foulée de l'attentat.

Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Christiane Taubira (Justice), Laurent Fabius (Affaires étrangères) et Fleur Pellerin (Culture et Communication) ainsi que les responsables des principaux services de police, de gendarmerie et de renseignements intérieurs et extérieurs participaient à cette réunion. Le secrétaire général de l'Élysée Jean-Pierre Jouyet, le nouveau directeur de cabinet de François Hollande Thierry Lataste, son chef d'état-major particulier, le général Benoît Puga, et son conseiller pour la presse et la communication Gaspard Gantzer étaient également autour de la table.

Le président Hollande devait recevoir ensuite, à 09H30, son prédécesseur et président de l'UMP Nicolas Sarkozy.



>> Le Pen attend que Valls l’appelle

Manuel Valls a appelé Nicolas Sarkozy pour l’inviter à une manifestation d’unité nationale, "une marche républicaine", samedi 10 janvier. Marine Le Pen et le FN y participeront-ils ? Interrogé sur la question sur France 2, la présidente du Front national a dit qu'elle attendait que Manuel Valls l'appelle elle-aussi.

Monsieur Valls a appelé Sarkozy pour l'(y) convier. J'attends que mon téléphone sonne pour que le Premier ministre invite évidemment la représentante d'un parti qui a fait 25% aux dernières élections à se rendre à cette manifestation d'unité nationale.

Vous êtes prête à y aller? "De la même manière que nous avions participé à la cérémonie qui avait eu lieu à l'initiative de Nicolas Sarkozy lors de la mort des militaires assassinés par Merah" en mars 2012, a confirmé l'eurodéputée.



>> Marine Le Pen demande une protection policière particulière

Marine Le Pen a demandé au ministère de l’Intérieur un renforcement de sa protection policière. "Marine Le Pen, compte tenu de ses attaques récurrentes contre les dérives du fondamentalisme islamique, fait évidemment partie des personnalités politiques dites à haut risque", explique au Parisien un des collaborateurs de la présidente du FN.



>> "La France, ce n'est pas Houellebecq"

Invité de RTL, le Premier ministre Manuel Valls a appelé à l'unité nationale, "seule réponse possible" aux attaques terroristes. Il a ajouté : 

La France, ce n’est pas la soumission, ce n’est pas Michel Houellebecq. Ce n’est pas l’intolérance, la haine.

Du rab sur le Lab

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