SAVOIR-FAIRE - Pour la première fois de son histoire, la droite passera par une primaire pour désigner son candidat à la présidentielle de 2017. Et forcément, ceux qui sont chargés d'organiser ce scrutin se demandent un peu comment faire. C'est le cas de Brice Hortefeux qui, en quête de conseils, s'est tout naturellement tourné vers... Harlem Désir. C'est ce que révèle Challenges, dans son édition du 11 décembre.
L'ancien premier secrétaire du PS avait organisé la primaire socialiste de 2011, largement saluée à l'époque, en particulier pour la forte participation qu'elle avait suscitée. Le consulter n'est donc pas illogique. À "l'ami de trente ans" de Nicolas Sarkozy, qui fait partie du groupe de travail nommé par ce dernier pour plancher sur ce processus de sélection, Harlem Désir a volontiers "rappelé qu'une des difficultés résidait dans l'élaboration de règles pour éviter la multiplication des candidatures", écrit Challenges.
Un conseil des plus avisés puisque, concernant l'UMP, les candidats sont déjà légion pour 2016. Nicolas Sarkozy, très certainement, mais aussi Alain Juppé, François Fillon, Xavier Bertrand, Christian Estrosi et même peut-être Jean-François Copé selon L'Express (si seulement si Nicolas Sarkozy renonce...).
L'actuel secrétaire d'État aux Affaires Européennes ne s'est pas arrêté là. "À trop multiplier les barrières, les socialistes avaient failli empêcher Ségolène Royal de se représenter", a-t-il mis en garde, toujours selon l'hebdomadaire. Limiter les candidatures, donc, mais attention à ne pas briser toutes les ambitions.
L'histoire ne dit pas ce que Brice Hortefeux a pensé de ces conseils. Il n'est en tout cas pas le premier, à l'UMP, à lorgner du côté de Solférino pour assurer la qualité de la primaire de la droite. Ainsi Thierry Solère, député UMP et proche de Bruno Le Maire qui présidera ce groupe de travail, prend-il en exemple le nombre d'électeurs s'étant déplacés en 2011 pour départager les candidats socialistes. Le 3 décembre, il pronostiquait que l'UMP "fera mieux" que le PS en la matière.
Auparavant, François Fillon avait lui aussi jugé que seul un score de participation avoisinant ou dépassant celui du PS en 2011 permettrait de qualifier cette primaire d'"honnête".
[Bonus Track] Solère et ses (très) nombreux amis
Thierry Solère, justement, explique toujours à Challenges pourquoi Nicolas Sarkozy lui a confié cette responsabilité. Et le nombre et la diversité de ses "amitiés" n'y serait pas étrangère, selon lui :
"Parce que je l'ai affronté, notamment en battant Claude Guéant tout en étant proche de son fils Jean. Il me connaît donc, et sait qu'il peut m'engueuler un jour, me cajoler un autre, ça ne me fait ni chaud ni froid... Et puis je suis également proche de Xavier Bertrand, des amis d'Alain Juppé ou de Claude Goasguen.
"
Pas inutile pour un président de parti qui veut "rassembler".