À quelques jours du premier tour des élections départementales, l'un des débats qui agitent les politiques concerne la mise en place – ou non – d'un menu de substitution sans porc dans les cantines scolaires. Un agenda qui surprend quelque peu François Bayrou ce mercredi 18 mars qui, invité sur BFMTV, se demande si c'est vraiment "le moment de faire flamber ces sujets". Un sujet initié par le maire UMP de Chalon-sur-Saône, soutenu dans sa démarche par Nicolas Sarkozy.
Et, comme souvent pour préciser sa pensée, le président du Modem cite un exemple palois.
À Pau nous travaillons sur le fait que, dans les cantines scolaires, il y aura toujours un menu végétarien à la disposition des enfants [en plus d'un autre menu avec viande, ndlr]. Un menu végétarien, ça n'a pas de connotation religieuse. […] Un menu végétarien qui pourra permettre à ceux qui, soit ont des préférences alimentaires, soit sont végétariens, soit ont des problèmes médicaux, de trouver une réponse pratique à leurs questions. Et ce n'est pas une manière d'opposer, c'est une manière de réunir.
Certains, à droite notamment mais pas tous, affirment que cette volonté de supprimer les menus de substitution est une défense de la laïcité. Pas d'accord, rétorque François Bayrou qui, pour dénoncer cette idée en appelle au passé.
Il dit :
Moi je ne mets pas la laïcité dans l'assiette des enfants. Il y a eu pendant très longtemps, et il y en a encore aujourd'hui, des millions de famille qui ne voulaient pas manger de viande le vendredi. Est-ce que c'était défendre la laïcité que d'obliger ces catholiques à manger de la viande le vendredi ?
Rappelant qu'il a été l'auteur de la circulaire sur le voile à l'école, François Bayrou estime que "la laïcité ce n'est pas faire se disputer les gens perpétuellement sur leurs religions ou sur leurs origines". "La laïcité c'est de permettre qu'on vive ensemble", ajoute-t-il. L'ancien candidat à la présidentielle conclut :
Si on peut faire en sorte que des jeunes juifs, des jeunes musulmans ou des jeunes simplement qui ont d'autres préférences alimentaires, soient assis à la même table, avec les mêmes bancs, et se comprennent un peu mieux après l'école qu'avant l'école, là on sert la laïcité.
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