Manuel Valls élu "homme de l'année" par le quotidien espagnol El Mundo

Publié à 11h45, le 29 décembre 2014 , Modifié à 15h01, le 29 décembre 2014

Manuel Valls élu "homme de l'année" par le quotidien espagnol El Mundo
Manuel Valls, "hombre del año" du quotidien espagnol El Mundo © PASCAL GUYOT / AFP

OLÉ - Manuel Valls n'a rien à envier à Alain Juppé. Si le maire de Bordeaux a glané le titre honorifique d'homme de l'année décerné par le magazine GQ, le Premier ministre, lui, est "el hombre del año" pour le quotidien espagnol El Mundo.

En introduction de l'interview que leur accorde Manuel Valls lundi 29 décembre, nos confrères ibériques expliquent leur choix. La première phrase de l'article rappelle inévitablement que le Catalan, fervent supporter du Barça, est "le premier chef de gouvernement de la République française né en Espagne (à Barcelone, en 1962)". Mais les véritables motivations de cette récompense sont beaucoup plus politiques. 

Voici ce qu'écrit El Mundo :

Manuel Valls s'est proposé de changer un modèle insoutenable, basé sur un État providence généreux et une administration lourde et coûteuse. Et il veut le faire depuis un Parti socialiste dans lequel la vieille gauche continue de défendre un État puissant comme seul redistributeur de la richesse. Il incarne un socialisme pragmatique et patriotique qui mise sur les réformes comme unique voie pour que la France retrouve une dynamique dans un monde globalisé où émergent avec force les populismes.

La "vieille gauche", ou "la gauche passéiste" comme dirait Manuel Valls si mismo, n'est d'ailleurs pas oubliée par ce dernier. Interrogé sur l'opposition de Martine Aubry à certaines mesures du gouvernement, le Premier ministre développe son message à destination des "camarades" socialistes qui ne soutiendraient pas assez l'action de l'exécutif :

Faire des politiques d'ajustement, bien qu'elles soient justes, baisser les impôts des entreprises et des citoyens, et faire les réformes dont le pays a besoin pour donner plus de liberté, pour débloquer la société française, ce n'est pas un message typique de gauche. Mais moi oui, je crois que c'est un message de gauche. La vieille gauche, en général, préfère augmenter les impôts, la dépense publique et ne pas faire les réformes pour libéraliser l'économie. 

Voilà qui ne devrait pas le réconcilier avec l'aile gauche du PS, et notamment les députés frondeurs. Pour eux aussi, en cette période de fêtes, Manuel Valls glisse quelques mots:

Il est normal que dans un moment difficile, de crise, il y ait des débats au sein du Parti socialiste. Le débat est toujours une richesse pour nous. Mais nous gouvernons. On ne peut pas gouverner un pays, la France, comme si nous étions dans l'opposition. 



[...] Depuis que je suis Premier ministre, on entend : 'Nous ne voterons pas cette loi'. Nous avons passé deux votes de confiance, tous les budgets et même la réforme des régions. Nous avons 270 députés socialistes et de gauche qui votent avec le gouvernement et il n'y a pas de majorité de rechange au Parlement. C'est la première fois, c'est certain, dans l'histoire de la Ve République, qu'il y a entre 30 et 40 députés socialistes qui ne votent pas comme la majorité. Je crois qu'ils se trompent sur le cours de l'Histoire, sur le cours de la politique de ce gouvernement et sur ce que les gens espèrent de nous. Ce qui me donne des forces, c'est la confiance que je reçois de la part des Français. Et de ceux qui votent à gauche, de ceux qui soutiennent le Parti socialiste. 

Voilà donc les trouble-fêtes de la rue de Solférino avertis avant la rentrée et le vote de la loi Macron : s'opposer au gouvernement, c'est ne pas être de gauche et, surtout, aller contre "le cours de l'Histoire".

Manuel Valls n'est en tous cas pas le premier homme politique français à connaître les honneurs d'El Mundo. En 2007, C'est Nicolas Sarkozy qui se voyait attribuer le titre d'homme de l'année par le journal espagnol. Un journal dont le directeur, Pedro José Ramírez Codina, "a deux bêtes noires", selon Courrier International : "les socialistes et le quotidien concurrent El País".

[Bonus Track] Matthias Fekl, homme de l'année pour Sud Ouest

Décidément, le gouvernement et bien pourvu en "hommes de l'année". Matthias Fekl, secrétaire d’État au commerce extérieur, a en effet été adoubé par les lecteurs de Sud Ouest en ce qui concerne le Lot-et-Garonne. L'intéressé a même partagé son émotion sur Twitter, ce lundi :

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