Poutou, Arthaud, Douste-Blazy et Larrouturou : les revenants des interviews de Noël

Publié à 11h55, le 30 décembre 2014 , Modifié à 17h34, le 30 décembre 2014

Poutou, Arthaud, Douste-Blazy et Larrouturou : les revenants des interviews de Noël
Pierre Larrouturou, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou et Philippe Douste-Blazy © Montage Le Lab via AFP

COME-BACK - Pendant les fêtes, la plupart des politiques sont en vacances et se tiennent à l'écart des plateaux de télé et radio. Ce qui laisse le champ libre à certains, qu'on voit plus rarement dans les principales interviews matinales.

En cette période de fêtes, vous avez ainsi eu l'occasion de revoir Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Philippe Douste-Blazy ou encore Pierre Larrouturou.

# Philippe Poutou



Mardi 23 décembre, 16h50 : iTélé reçoit un ancien candidat à la présidentielle 2012. Philippe Poutou, porte-parole du NPA qui a récemment quitté la direction du parti anticapitaliste, s'exprime notamment sur le cas de Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT qui refuse de démissionner malgré les scandales autour de la réfection de son appartement et des indemnités reçues avant de prendre la suite de Bernard Thibault.

Car Philippe Poutou est aussi syndicaliste CGT, ouvrier à l'usine Ford de Blanquefort (Gironde). Il demande le départ de Thierry Lepaon "et de toute la bande" à la tête du syndicat, qu'il estime déconnectée des aspirations des militants.

L'ancien leader du NPA revient également sur la grève des médecins libéraux, rejoints récemment par SOS médecins, en colère contre la loi Santé portée par Marisol Touraine et la généralisation du tiers payant. Il dénonce ceux qui "pensent qu'à leur pomme, qui en veulent toujours plus", "alors que l'enjeu c'est la santé".

Pour l'année 2015, il appelle à "la convergence des luttes" et des "résistances" où qu'elles soient. Il démontre qu'il n'a rien perdu de sa gouaille et de son franc-parler, estimant que cette union des "résistances" vise à être "plus fort et qu'à un moment donné, on arrive à... beh ouais, faut que ça pète dans la rue quoi !"

# Philippe Douste-Blazy

Lundi 29 décembre, 7h45 : l'interview politique de la matinale de France Info permet à un ancien ministre, plutôt discret dernièrement, de faire un retour remarqué. L'occasion pour la journaliste de rappeler l'imposant CV de Philippe Douste-Blazy :

Président de l'organisation Unitaid, membre du cabinet du secrétaire général des Nations Unies, également ancien ministre de la Santé, des Affaires étrangères et de la Culture.

Rappelons pour notre part qu'il fut également élu local, maire de Toulouse et député des Hautes-Pyrénées, mais aussi maire de Lourdes et eurodéputé.

Mais il n'est pas question d'aborder cette carrière politique, en ce dernier lundi de 2014. Philippe Douste-Blazy s'insurge contre la réduction annoncée de la "taxe Chirac". Une taxe d'un euro sur les billets d'avion, qui permet de financer les programmes d'Unitaid, organe de l'ONU qui lutte pour l'accès aux médicaments, contre la malnutrition et les grandes pandémies. "J'espère que François Hollande va réagir", explique Philippe Douste-Blazy, alors que la France s'apprête à réduire sa contribution à Unitaid.

# Nathalie Arthaud



Lundi 29 décembre, 8h15 : iTélé invite un deuxième revenant en quelques jours, ou plutôt une revenante. Nathalie Arthaud, elle aussi ancienne candidate à la présidentielle de 2012, porte-parole de Lutte Ouvrière.

Elle estime qu'il "faut déployer des moyens d'urgence" pour aider les sans-abris mais aussi régler "la question du logement", alors que cinq SDF sont morts en France depuis samedi. Elle "soutient" par ailleurs "tous les médecins et les urgentistes, les personnels hospitaliers" en grève. Si elle prend position "pour la généralisation du tiers-payant", elle estime en effet que "ça voudra dire pour les médecins traitant sans doute des délais d'attente, courir après les paiements" et une charge supplémentaire de "travail administratif". "Le système de santé craque par tous les bouts", ajoute-t-elle.

Elle raille par ailleurs "le jackpot" touché par les concessionnaires autoroutiers, "les Vinci, les Eiffage", des sociétés qui "ne sont pas contrôlées" et "ont fait leur argent [...] sur le dos des automobilistes". "On devrait résilier ces concessions", argumente-t-elle, estimant que "l'État devrait [les] reprendre, et sans rachat".

# Pierre Larrouturou



Mardi 30 décembre, 8h15 : troisième revenant des vacances pour iTélé, qui invite cette fois-ci Pierre Larrouturou, coprésident du "nouveau" parti Nouvelle Donne, ex-membre du PS et d'EELV. "On essaye de montrer qu'il y a des solutions, qu'on est pas condamnés au chômage et à la précarité, rappelle-t-il. On regroupe déjà plus de 11.000 adhérents et on veut montrer qu'on peut sortir le pays de la crise."

Il dénonce "les taux d'intérêts monstrueux" imposés à "la Grèce et aux pays du Sud" : "Si la Grèce payait les mêmes taux d'intérêt que la France ou l'Allemagne, elle serait en équilibre [budgétaire], pas besoin d'austérité". "C'est se foutre du monde", estime-t-il. Il ajoute qu'il "comprend qu'une partie des Grecs en [aient] vraiment marre", ce qui pourrait se traduire, d'ici quelques semaines, par l'arrivée au pouvoir de la coalition de gauche radicale Syriza à la faveur d'élections législatives anticipées, après l'échec de l'élection du président de la République par le Parlement, lundi 29 décembre.

Il est également venu avec des petits graphiques permettant d'appuyer l'argumentation économique de Nouvelle Donne face à la crise, contre l'endettement des ménages et la hausse du chômage.





# Et pendant ce temps

Tous les responsables de premier plan ne sont cependant pas en congés. Florian Philippot et Marisol Touraine, notamment, ont été présents en cette période de fêtes.

Le numéro 2 du FN a donné plusieurs interviews matinales ces derniers jours. Il en a profité pour soutenir le maire FN d'Hayange Fabien Engelmann, récemment condamné à un an d'inéligibilité pour des irrégularités de comptes de campagne, ou encore pour s'en prendre aux "rois fainéants" que sont à son sens Nicolas Sarkozy et François Hollande.

La ministre de la Santé, elle, a évidemment dû répondre à la grogne des médecins devant son projet de loi. Ce mardi matin sur Europe 1, une interview au Point publiée lundi, ou encore une interview à France Inter samedi : la ministre rappelle que "le dialogue reste ouvert" avec les organisations syndicales, qui menacent de poursuivre leur mouvement au-delà du 31 décembre.

Un activisme qui a semble-t-il payé, puisque la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) a annoncé mardi dans un communiqué qu'elle renonçait à la grève illimitée prévue à compter du 5 janvier, "au vu d'avancées dans les discussions menées avec le ministère de la Santé sur le volet hospitalier du projet de loi de santé".

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